Une allégorie républicaine d’aujourd’hui !
Les allégories en peinture ont toujours été des figures iconiques recherchées par les peintres.
Bien sûr, notre siècle de l’image rend parfois honneur aux allégories visuelles notamment dans le street art.
Lorsque le président de la République, le 31 décembre a annoncé les voeux de 2018, j’ai découvert qu’il n’était pas insensible aux allégories visuelles notamment avec le tableau liberté, égalité, fraternité signé de l’artiste du street art Shepard Fairey connu sous le pseudo Obey.
Le travail de Fairey est souvent influencé par les oeuvres d’Andy Warhol notamment dans la fameuse affiche HOPE en 2008 lors la campagne d’Obama. Il me semble même que Obey a puisé son inspiration dans la photo-icône de Che-Guevara.
L’artiste Obey, aurait-il « obamisé » notre Marianne ?
Il faut se souvenir que le tableau accroché dans le bureau présidentiel provient d’une gigantesque fresque peinte en juin 2016 sur le mur d’un HLM au 186 rue Nationale à Paris XIII, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.
Cette image m’a invité à tenter de mettre en récit le symbole de la Marianne républicaine corrigée par le peintre Obey et régulièrement présentée en arrière-plan par le Président lors des interviews au palais de l’Élysée.
Retour arrière : au lendemain du 13 novembre 2015, les internautes sur le réseau Facebook ont superposé le drapeau bleu-blanc-rouge sur leur photo de profil pour soutenir les victimes des attentats. Une fraternité spontanée s’est amplifiée avec internet. Des millions d’anonymes dans le monde se mobilisent pour la France et ses valeurs de solidarité qu’elle véhicule par son histoire et sa culture.
En réalité, dès le 20 novembre 2015, ce projet a été conçu sur son site. De même, la Marianne de 2016 réalisée par Obey sur le mur de l’HLM reprend les codes des réseaux sociaux. Elle intègre le drapeau français en surimpression et ainsi rend hommage au grand mouvement de solidarité propagé dans le monde après les attentats.
Ci-dessous, vous reconnaissez le visage stylisé de la Marianne. La peinture élyséenne est donc un détournement d’une peinture murale « Make ART NOT WAR » qui avait été réalisée par Obey une dizaine d’années plus tôt.
« Faites de l’Art et pas la Guerre » on pourrait s’interroger sur le slogan de cette peinture : L’art serait-il le meilleur moyen de lutte contre la guerre ? À méditer… La formule sous-jacente avec « Eyes open – Mind open » dans cette peinture, je la traduis par ouvrir les yeux c’est acquérir des connaissances pour ouvrir des horizons …
À vrai dire, on peut s’interroger sur cette réutilisation d’une partie de cette peinture. Ainsi, les pinceaux sont réutilisés dans le tableau de l’Élysée. De même, la figure est reprise toujours stylisée en noir et blanc qui à mon sens est un élément important. Il pourrait indiquer le passé et évoquerait que la France est aussi une ancienne nation.
En conclusion, la représentation de la Marianne est une allégorie moderne de la République. Mais la fraternité serait essentielle en étant symbolisée par le drapeau où les cultures seraient le meilleur rempart contre la guerre…
J’espère que vous ne vous êtes pas lassé de mon analyse un peu trop didactique et qu’il vous reste un peu d’énergie pour parcourir mon travail sur le thème des allégories, ci-dessous.
Allégorie de la Démocratie :
Inspiré par cette Marianne dépoussiérée, je vous propose ma toile « Démocratie ».
Comme vous pouvez le remarquer, ma très fière Démocratie a été peinte à partir des symboles grecs. Un bel idéal qui malheureusement est de plus en plus menacé par le populisme et l’extrémisme…
Le désir de vivre
Les naufrages de bateaux de migrants en méditerranée s’enchainent depuis de nombreuses années. L’Europe s’est construite sur une idée de solidarité et malgré cela elle ferme la porte aux réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Pourtant, elle aurait les moyens de gérer les mouvements d’une population en détresse dont le seul but est le désir de vivre en paix. Ce tableau est un cri !
Mémoire
Nos souvenirs se déforment pour devenir des images lointaines portées par les cellules de notre cerveau.
Les tubes d’Aladin
Pour finir avec une note d’humour en image, voici le tableau « les tubes d’Aladin » qui est un triple autoportrait au smartphone, inspiré du célèbre triple portrait de Norman ROCKWELL