Dans ce port de Lages , quelques rencontres, de navigateurs, et de Zélia qui fait et vend son artisanat. Elle me dit que l’île se dépeuple et s’en désole. Pas facile de vivre sur une île, loin de tout. . Notre séjour à Flores aura été sous le signe de la pluie, l’anticyclone nous boudait. Dans cette île, le temps change à une allure, qu’il faut toujours avoir la cape pour nos ballades. Nous la quittons, après avoir été revoir Folkmar, une rencontre 30 années plus tôt. Cette île malgré la pluie est très attachante, elle a quelque chose qui vous tient.
São Jorge
Par un vent sympa, surtout pour Torpen, qui ne râlera pas une fois. L’anticyclone est là et malgré le pessimisme de Gérard, notre voisin, nous partons dimanche 25 juin par un temps couvert en même temps qu’un autre voilier qui prend plus au sud, et manquera de vent, alors que nous plus au Nord, en avons. Nous apercevrons Faïal au petit matin, ses quelques rares bateaux de pêche , quelques cachalots, trop loin hélas pour filmer,
Faïal, ne nous tente pas, car sur les photos de la marina, il y a un peu trop de buildings, et de bateaux qui sont à couple, gardons la bonne image que nous avons de cette île lors de notre premier voyage et voguons vers São Jorge.
Nous arrivons vers les 14-15 heures, sous le soleil, accueillis par José, le responsable de la marina, qui nous place sur la panne, la mieux placée, par rapport à la houle du sud, nous constatons qu’il y a une extension de digue, ce qui devrait améliorer les choses. Papiers très simples, nous sommes attendus ( ah ! L’informatique ), pas de douane, cela nous change avec les trois administrations de l982. Nous sommes ravis. Très sympathique José, un rien blagueur, jamais désagréable, on peut lui poser toutes les questions, le sourire est toujours là. Nous allons à l’office de tourisme où nous recueillons 5 ou 6 randonnées pédestres. La question des bus pose problème, et nous comprenons vite que les taxis et les locations de voiture sont privilégiés. On nous donne leur coordonnées . La location de voiture 50-60 € par jour + l’assurance + l’essence + le nombre de kilomètres… la randonnée revient cher, le taxi c’est le même prix la journée. D’ailleurs, sur les dépliants, il y a même le prix que revient une ballade en taxi !!! On a tous le sentiment de nous faire arnaquer. Reste les scooters 30 € la journée, mais pour les randonnées, cela ne convient pas, sauf pour les chemins aller-retour.
Nous demandons les horaires de bus, insistants sur ce mode de transport , mais la responsable nous dit qu’il n’est pas facile de faire des randonnées en les prenant. Nous ne nous laissons pas démoraliser et finalement, il sera possible d’en faire par ce moyen de transport . Les chauffeurs sont très sympas, nous arrêtent où on veut, ( il y a une usine de poisson à la Calheta, ville du sud de l’île et chaque femme est prise et arrêtée à sa porte (ce n’est pas chez nous que cela se ferait) et pour nous c’est pareil. Ils sont vraiment à notre service.
Sao Jorge est une île toute en longueur, et étroite. Elle s’étend sur 56 kms depuis la pointe de Ponta Dos Rosais jusqu’à l’ilot du Topo, 249 km2 environ, avec 9171 habitants en 2O11 et 1O 500 actuellement. Les côtes aux grandes falaises plongent dans la mer, et à son niveau, on trouve de grands plateaux bas, appelés Fajas.
On y compte plus de 60. Bonjour les mollets ! S’y sont implantés » des hameaux .De nombreux « picos » ( pics) attirent les nuages et la bruine est souvent de la partie. Ce qui donne une très grande variété de paysages.
Nous commençons par une petite promenade, proche de Velas ( prononcer vélach) qui nous mène à un observatoire en ruine qui rappelle la pêche aux cachalots, avec une vue sur le Pico de l’île d’en face appelé Pico. Il faut dire que c’est le mont le plus haut du Portugal 2351 m et aussi des Açores.
Malgré le pessimiste du tourisme office, nous partons pour une randonnée, mais il faut prendre le car à 7 H 25, et nous n’avons pas trouvé l’arrêt de bus, selon leur indication. Finalement une jeune dame, nous dit, c’est au supermercado. Un petit galop, pour l’avoir. Nous devons nous arrêter à un carrefour pour aller vers Urzélina, à Norte Pequeno, le chauffeur nous arrête au croisement. Il fait frais, mais pas trop de nuages. Le long du chemin, des troupeaux et un bruit qui nous deviendra familier, celui de la trayeuse pour le lait. Les troupeaux restent aux champs et c’est l’éleveur qui vient à eux. Les laitières attendent avec impatience. Il est 8 h et comme on rencontre, les petites voitures, avec à l’arrière le tank pour le lait, le soir aussi, on se dit qu’il y a peut-être deux traites ? Les troupeaux sont nombreux, propres. D’ailleurs, On trouve de la viande locale, ce qui nous convient parfaitement.
Nous montons jusqu’au Pico d’Espérança, 1053 mètres. Une vue magnifique sur LE PICO (ile de Pico), sur Faial, étrange d’ailleurs, car où nous sommes, en haut du Pico d’Esperança, nous n’avons pas de nuages et c’est au niveau de la mer qu’il y en a. Une végétation différente de ce que nous avons vu comme fleurs, le chemin est creusé dans la lave et cela fait crunch-crunch à chaque pas. Nous casse-croûterons dans un coin où nous voyons les deux côtés de l’île, Pico et Faial au sud, Graciosa et Terceira au nord. La descente est précautionneuse, sur ce chemin larveux, on glisse et peu intéressant, manquant de vues intéressantes, passé les hauteurs. Nous arrivons à Norte Grande où le car passe à 17 heures. Un petit village, avec un café, deux minimercados et bien sûr une grande église, fermée celle là, mais comme sur beaucoup, le clocher est accessible par un escalier extérieur, qu’à cela ne tienne, on monte, JM devant. Tout d’un coup, 2 carillons. J’avais vu qu’il y avait une corde. Je me dis, c’est pas possible, il l’a fait. Je monte et lui dis : ah pour passer inaperçu cela ne va pas être facile. JM éclate de rire, me disant, c’est automatique, mais je peux te dire que cela fait drôle quand on ne s’y attend pas !!!
Le car est là à l’heure. Pas de problème, et maintenant, nous savons où se trouve l’arrêt de bus le plus proche de la marina, c’est sur le parking du cimetière, en face de l’auditorium. Pas bien ! L’office du tourisme.
Au Brésil, nous étions étonnés de la culture musicale, en tous les cas, gratuite. Ici dans presque chaque ville, il y a un kiosque à musique qui sert. Un auditorium, et à Velas, il y a une semaine culturelle du 5 au 9 où tous les spectacles sont gratuits. ( Fanfare philharmonique, groupes folkloriques, danses, groupes musicaux pour tous les goûts, nous attendons Ana Moura, pointure du Fado qui est programmée, mais nous trouvons cela tellement extraordinaire, que nous attendons vendredi avec méfiance. Entre parenthèses, à l’office du tourisme, il n’y a pas de programme, mais… nous nous tournons vers José, qui lui en a !!! Comme il nous dit : c’est étrange quand même…
Le week-end, il n’y a pas de cars. Nous allons à Sete Fontes, à pied, Messe, sardinhada, chanteurs traditionnels, danses avec la troupe folklorique de Rosais. Nous y allons l’après-midi, pour les chants, car les sardines grillées… ce n’est pas notre tasse de thé. Un peu difficiles ? Nous l’avouons.
Nous sommes surpris, car à l’issue de la prestation du groupe de danse de Rosais, les gens dansent, tous avec le groupe. Super. Ce qui n’est pas le cas en Galice, puis retour à la Marina, 14 kms. Sur la fin de la route, nous rencontrons une de ces nombreuses processions dédiées à l’Espiritu Santo.
Lundi repos en fait je peins, eh oui. Je dis toujours à JM, depuis plus de 3O ans, je « dérouille » avec toi, et je peins…)
Nous reprenons le car le mardi et nous demandons au chauffeur de nous arrêter à la bifurcation pour visiter le parc forestier Da Silveira. Super sympa, il veut comprendre, car nous prononçons à l’espagnol et ici, ils chuintent beaucoup, de plus, ils avalent la moitié des syllabes. On s’y fait, mais faut faire répéter. Mais ils sont tellement sympas, ils prennent le temps, et essaient toujours de nous aider. Une fois qu’il est sûr de savoir ce qu’on veut, aucun problème, il nous arrête au bon carrefour, et nous voilà partis pour le park de Ribeira, magnifique, où nous avons vu des daims, une variété de fleurs, de fougères toujours présentes, des agapanthes. Deux miradouros avec vues magnifiques sur Pico, deux aires de jeux pour les enfants, des barbecues avec le bois coupé, ne manquent qu’une bonne entrecôte et les allumettes. Il y a même un four à pain , tables-bancs. Deux moulins, dont un avec meule, etc… vraiment un parc à voir. De plus en descendant vers Calheta, nous passons à Lourais où se fait, dixit José, le meilleur fromage de Sao Jorge. Nous passons devant la fabrique, JM me dit. Je ne crois pas qu’il y ait une boutique pour le public. Nous nous arrêtons dans un café, à côté, et on demande, est-il possible d’acheter du fromage à la fabrique ? Oui, mais à 12 H OO. Nous continuons, deux heures d’attente, c’est long. Nous descendons vers Ribeira Seca et demandons notre chemin à un Monsieur, qui nous explique qu’il faut aller par là, car c’est joli, qu’il y a une église, etc. Et, le fromage de Lourais, vous vous êtes arrêtés ? Nous répondons qu’on nous a dit que cela n’ouvrait qu’à midi. Non il faut y retourner, c’est ouvert tout le temps, vous pouvez acheter, un kilo, deux, trois. Et le fromage de Lourais c’est le meilleur.
Après tant de gentillesse, nous ne pouvons faire autrement que d’y retourner. On entre, et effectivement, il y a un point de vente, d’ailleurs nous rencontrons des Canadiens qui achètent 4 kilos, un Açorien en achète autant. Nous le goûtons et préférons celui de 3 mois, celui de 6 mois nous paraît plus salé. Un kilo cela pèse, mais nous en prenons une part pour José, car sans lui, nous n’aurions pas connu cette aubaine. Lourais, Beira, finisterra, uniqueijo une variété de fromages appréciés fabriqués sur l’île bien sûr, héritage des premiers colons flamands. Nous goûterons le Beira, mais le Lourais est meilleur et dans les crêpes du samedi soir, un délice, manque que le Cidre de Merlevenez…
Ce genre de situation arrive souvent. Nous l’avons rencontré tout au long de notre voyage. Il faut vraiment insister, parler, questionner, connaître des gens, car sinon, vous passez auprès de beaucoup de choses. Comme nous disait une dame que nous avons connue au Portugal : je dis toujours à mon mari, vous, les Portugais vous ne savez pas vendre vos richesses. C’est vrai.
Nous descendons sur Ribeira Seca, où nous déjeunons face au Pico. Eh ! Oui, il est incontournable. Nous prenons une route bitumée, il y a peu de sentiers vraiment pédestres, mais peu de voitures, donc, ça va. Nous longeons la mer, avec toujours une vue sur LE PICO et Faial. L’arrêt dans cette île est classique, pourtant, maintenant, les navigateurs qui ont pratiqué le port d’Horta, ne sont pas vraiment enchantés. Les bateaux sont à couple. Par contre, il y a une possibilité de louer des scooters, pour visiter l’île.
Nous continuons vers Calheta, petite ville, par une route, ce qui ne nous enchante guère, mais l’habitude, nous laisse deviner un chemin pour y descendre plus rapidement, une grande croix nous tend les bras et nous évitons les lacets asphaltés, pour couper et arriver directement au port. Nous reprendrons le car, comme c’est la première fois, nous demandons où se trouve l’arrêt de car : Ah ! Mais il n’y en a pas. Nous sommes certains qu’il y en a, puisque nous savons que des femmes le prennent pour venir à l’usine. Nous les retrouverons à 17 h OO . Incroyable. Mais nous avons l’habitude, ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est étrange comme dit José.
Pendant la semaine culturelle, nous faisons une petite balade, car nous y sommes allés, hier soir, et je n’ai pas envie de me lever à 5 h 45. Donc, nous prenons le car à Velas à 10 H00 pour Ponta de Rosais. Notre chauffeur, il commence à nous connaître, nous précise bien, qu’il sera là à 14 h 45 et à Rosais à 15 heures, trop gentil. Un chemin nous tend les bras, pourtant suivant la carte, il n’est pas indiqué. On s’y risque et en fait, il longe plus ou moins la côte, nous voyons Pico et Faial sous les nuages, le chemin est sinueux et nous découvrons d’autres fleurs, mais il n’est pas lassant. Le phare de Ponta Rosais nous apparaît au loin sous la bruine, mais en l’approchant, elle se dissipe et nous arrivons au miradouro de l’observatoire de la baleine. Un aménagement grandiose, avec même une longue vue sur pivot gratuite, mais malgré notre patience, pas de cachalot. Le phare est abandonné, pourtant, il y a une infrastructure énorme . José nous explique qu’il a été abandonné à cause d’un important séisme, en 1980.
Retour à Rosais par Sete Fontes (prononcer setch fontchs), Juste le temps de prendre une agua pedras pour moi et une fino ( un demi pour JM) le car passe, le chauffeur nous remarque à la terrasse, un petit coucou, voulant dire, je vous ai vu, à tout de suite. Coule coule le chauffeur. Quand je dis coule, les stops, on s’arrête ou pas, bon il n’y a personne, on passe et tout le monde fait cela. Les gens s’arrêtent où ils veulent. Il n’est pas rare de trouver une voiture dans un virage, sans doute un éleveur qui vient traire ses bêtes… ou un fils qui vient voir sa mère, le matin et bloque la rue. Coule-coule. Elle n’est pas belle la vie à Sao Jorge…
Cette semaine c’est donc la semaine culturelle de Velas. Nous avons apprécié les danses folkloriques ( c’est eux qui le disent).Il y a pas moins d’une dizaine de buvettes, et autant de stands où on peut manger. Bon c’est la tambouille états-unienne. Et arrive le grand jour, Ana Moura, JM se rapproche de la scène, toujours en attente, mais dubitative. Ah ! J’ai des doutes, me dit-il, batterie, synthé… hum hum. De la fumée, un air de Fado et la star arrive,Toute vêtue de Rose, C’est elle. Un répertoire que tous les spectateurs reprennent. Ils connaissent leur classique et il y a du monde. Nous sommes ravis, hélas, le sonorisateur est nul et c’est bien dommage. Ana, discrètement lui demande de baisser les basses, c’est plus audible, mais très vite il recommence. Quoi qu’il en soit, Voir Ana Moura à Sao Jorge, cela a été un vrai bonheur et nous pensons déjà à retourner à Lisboa pour le fameux week-end de Fado. Un CD c’est bien, mais voir un artiste sur scène c’est ressentir toute sa passion, ses émotions surtout quand le public participe, et là c’est le cas, beaucoup plus de monde que les autres soirs, jeunes et vieux. Le Fado, ils aiment et connaissent leurs classiques. Un moment fort. Nous aurions aimé acheté un CD, mais ici, rien n’est comme chez nous, il n’y a pas de CD à vendre après le spectacle, dommage.
Samedi, nous nous rendons au Parco secondaire écouter les cantigos. Ce sont des chanteurs locaux, le pendant du kan an diskan local, chant très lent comme les gwerzes de Denez Prigent, un chanteur commence une improvisation, le deuxième continue. Il peut avoir 4 chanteurs, sans doute plus. Ils sont accompagnés d’une guitare folk et d’une « guitare « du cru. Nous ne resterons pas, car demain, nous prendrons le car pour le nord de l’île. Une attraction aux Açores, la tourada , traduisez lâcher de taureaux est extrêmement populaire ici et nous assisterons à l’une d’elles sur le port.
Le car est à 7 h 25, notre chauffeur est là, nous fait coucou, nous ouvre le car, et part fumer son « cigare » (cigarette). Nous arrivons près du supermercado où attendent les « filles » qui vont à l’usine de Calheta. Oh ! Oh ! Cela paraît très difficile ce matin, les yeux sont petits. Une semaine de fête, plus le boulot …
En route pour les fajas de la côte Nord. Les fajas sont le produit de flux de lave entrés dans la mer, ou bien d’éboulements de terre et de rochers, à la suite de secousses sismiques, de pluies intenses ou d’autres instabilités affectant les falaises. Les secousses sismiques sont fréquentes aux Açores, plus particulièrement dans ces îles Pico, Terceira, Graciosa, Faïal, Sao Jorge. Un des derniers a fait 1200 morts à Sao Jorge, et plus particulièrement à la Calheta séisme et tsunami. On en parle peu ici.
Cela descend bien , avec des miradouros tout au long de cette descente. Magnifique. Il fait beau, la Faja de Cubres est la plus belle, selon José et nous sommes d’accord, Il y a une étendue d’eau , avec une ceinture côtière. On y trouve des mérous , des clams, des crevettes, des mulets, l’eau est salée. Comment l’eau rentre, cette ceinture semble hermétique ? Il y a aussi quelques îlets où nidifient les oiseaux. Ces falaises sont impressionnantes.
Une église construite vers les années 193O et le clocher a été construit plus tard. Comme toujours imposante. Nous repérons,un snack, car nous n’avons pas trouvé quoique ce soit à Norte Pequeno. Super. Cette faja est habitée, avec quelques maisons. Nous continuons vers celle de Caldeira de Santo Cristo, on sent bien la marée, comme on dit, l’eau est claire dans cette Lagoa d’eau salée, qui ressemble à celle de Cubres. Ici, il y a quelques maisons aussi, mais le chemin fait de lave rouge et petits cailloux n’est pas très large, très joli, bordé de rambardes faites avec du bois de bruyère, qui sont ici de grands arbres. Nous avions vu des quads, qui nous faisaient froncer le nez, mais franchement, à part ces véhicules, on ne voit pas comment accéder aux fajas do Belo, dos Tijolos et celle de Santo Cristo. Il y a des fondations à celle do Belo pour de futures constructions et quand on voit les parpaings, on se demande comment, ils sont arrivés ici.Il y a deux maisons qui reçoivent des surfeurs à La faja de Tijolos, sûrement fermés l’hiver. Celle de Santo Christo, a bien sur son église, super bien entretenue, fleurie, il y a même un camping, spartiate, mais pour les randonneurs à pied, c’est intéressant. Il y a même un restaurant. On se demande d’ailleurs comment se fait le ravitaillement. Il n’y a qu’un seul chemin, et des heures de restriction pour la circulation, sans doute vu la poussière que soulèvent les quads.
Nous continuons cette randonnée, admirant ces falaises, et allant vers une cascade. Nous nous trompons de chemin, revenons sur nos pas et finalement nous la trouverons. Il faut dire qu’à un moment, les marques du chemin pédestre ont disparu et forcément, il y avait une chance sur deux de se tromper. Eh !
Un bain de pied dans une eau glaciale, mais pas de bain. D’ailleurs il n’y a que JM qui se baigne ici. Cette petite cascade n’a pas la grandeur de celles de Flores, mais ces Fajas étaient à voir. Nous nous arrêterons sur le chemin du retour à Cubres manger un bout, comme aurait dit notre Annette, 2 sandwichs, une bière, une eau minérale, un peu plus de 5 €, vraiment économiques, mais il faut les trouver, les sandwichs…
Sao Jorge est une île très belle, riche en randonnées, avec une population très accueillante, souriante, la vie est très abordable, la petite ville de Velas, calme, pas trop de voitures, de belles rues pavées, un supermercado où l’on trouve presque tout, une boucherie-charcuterie tout près du supermercado, avec des produits locaux, un magasin de fruits et légumes, près de l’église JM qui se baigne dans une des piscines naturelles, passe toujours par le centre pour revenir au bateau, car cette cité est très attachante, avec son kiosque à musique,ses belles maisons, ici pas d’immeubles. Nous avons beaucoup aimé cette île, mais le manque de transports en commun, et le prix prohibitif des locations de voiture, des taxis, met un petit bémol à cet engouement pour elle. Demain, nous changeons de « crêmerie » route pour Terceira.
Terceira
Nous partons dans l’après-midi du 12 juillet, les fichiers grip n’annoncent pas de vent. Torpen, passé la côte sous le vent n’apprécie pas trop, vent debout, avec une mer hachée à la pointe de l’île. Il est raplapla le pauvre. Quelle galère. Nous arrivons au petit matin, après des passages sans vent.
Il y a un ponton d’attente, et une horreur d’hôtel 4 ou 5 étoiles, juste au-dessus, pourtant l’île est classée au patrimoine de l’UNESCO. Comprend pas.
Nous faisons les papiers, une petite sieste et nous partons découvrir la ville, car nous cherchons toujours une bouilloire et du gaz, car il n’y a pas de bouteille de camping gaz à Flores, ni à Sao Jorge. Effectivement, en l982, nous avions acheté un fougon ( réchaud à alcool). Ici, ils remplissent les bouteilles. Nous espérons que cela sera moins cher qu’en France, en Guadeloupe, ou même en Galice, car là aussi, les recharges sont quand même à un prix exorbitant. Comme partout, où ils rechargent les bouteilles, ce sera 3 pour le prix d’une ailleurs, cherchez l’erreur. Nous sommes un peu assommés par la ville qui est grande, mais beaucoup de magasins. La carte bleue va chauffer…De temps en temps, et sans JM … car les magasins pour lui…
La ville est une ancienne ville fortifiée, avec de nombreux militaires. Les autochtones se promènent beaucoup sur le port, font leur jogging, se rencontrent. Une particularité dans toutes les îles, ce sont les « sièges » en pierre, encastrés dans les murs du port, ou bordant un endroit avec point de vue , et bien des fois dans des endroits très isolés.
Nous partons à la découverte de la ville qui est pavée. C’est joli, mais il n’y a pas de rues piétonnes et ils roulent vite. Cela fait un boucan ! Surtout quand on va écouter un concert sur la place de la mairie… de toute façon, les portugais, parlent en écoutant la musique ! mais il y a le jardin Duque da Terceira
un magnifique parc, bien entretenu, calme, de nombreuses variétés de fleurs, des arbres leur nom écrit sur des Azuleros, avec des escaliers qui mènent à un mémorial gigantesque. Ils aiment bien faire des choses grandioses. Il faut dire que cela vaut le coup d’oeil, on a une vue sur la ville, et São Jorge avec des miradouros bien sûr. Ils savent faire cela très bien, mais il faut chercher.
Nous nous arrêtons dans un magasin d’artisanat, et une charmante jeune femme nous accueille, nous donnant un plan de la ville, et des renseignements sur le meilleur restaurant de Matheus, une ville voisine , nous disant qu’il faut goûter absolument les Lapas et Cracas, nous donnant même des tuyaux pour le Fado à Lisbonne. Elle est du sud du Portugal et vient de s’installer ici, une vraie mine de renseignements. Renseignements pris, les lapas sont des berniques et les cracas des bernacles. Hum, hum. Nous nous contenterons de la spécialité de gâteau : les Donas Amelia, de la pâtisserie de la rue perpendiculaire à la place de la mairie sont très bons. Un petit gâteau de farine de maïs, cannelle et en deuxième goût, citron. Très agréable. Ceux du super marché, bof !
A Angra, nous verrons un groupe folklorique, au kiosque du parc, le soir. Un autre sur la place des douaniers. Il y a eu aussi une semaine d’information sur l’armée : futuro es aqui. Et bien sûr , le dimanche, clôture avec les huiles militaires et les notables. Comme chez nous. Discours, décoration . Arrivée de la troupe en courant. Puis le défilé, musique militaire. C’est d’ailleurs la première fois que je vois ce genre de manifestation en vrai… Nous finirons par visiter le musée de cette ville, très riche, intéressant, une collection de carrosses, des informations sur les séismes, car ces îles ont vraiment une activité sismique importante. Nous apprendrons d’ailleurs que la ville a été détruite en 1980 à 75 %. Incroyable, vu ce qu’elle est actuellement. Nous découvrirons aussi qu’il y avait un concert d’orgue, ce matin en même temps que la prestation militaire…
L’après-midi, nous allons sur le Monto Brazil. Nous penserons à notre petit fils, car il y a un grand parc avec des jeux, dans un cadre ! Très usité d’ailleurs. Bon il y a du boulot en France.
La promenade pédestre serait très sympa, s’il n’y avait les voitures qui empruntent une partie du chemin avec les marcheurs et qui soulèvent une poussière, qui stagnent dans l’air Bof ! Par contre, de très beaux points de vue, comme ils savent le faire, sur la ville, la mer.
A Terceira, pas de problèmes de bus. Il y en a qui sillonnent l’île, nous prendrons le car en ville, à deux pas du bateau pour Sao Sebastiao. Le chauffeur nous indique lorsque nous descendons du car, que l’arrêt de, car pour Angra pour le retour est de l’autre côté de la place. Super ces chauffeurs, serviables.
Notre regard est attiré par la maison de l’Esprit saint, une des plus belles que nous avons vu, et elle est visitable. L’église, toujours imposante est en rénovation y compris la restauration de fresques.
Le chemin pédestre est un vrai chemin, très varié, une petite route de charrette en ciment, un chemin de terre, autrefois empierré, très bien indiqué, avec des deux côtés des murets de pierre. Nous cheminons aussi le long de champs de maïs, à travers des bosquets de Bruyère du Portugal, pas beaucoup de troupeaux, mais ils ont laissé des traces, l’herbe est rase, sèche. Les hortensias manquent, mais c’est la première randonnée, cela monte et descend, sur ce chemin deux ruines de fort, le Forto do Pesquerio dos Menimos et le Forto et les îles Bom Jesus
La promenade continue jusqu’au phare dos Contendas, mais nous venons d’apprendre que la visite ne se fait pas aujourd’hui. Ce qui perd l’intérêt d’y aller. Nous revenons par le même chemin, admirant pour la deuxième fois, les points de vue, aménagés, notamment sur le port de Praia da Vitoria et des falaises plongeants dans la mer, impressionnantes, aux belles couleurs rouges, ocre.
Il ne fait pas si beau qu’à Sao Jorge en ce moment et nous décidons de visiter Praia da Vitorio, port industriel avec une petite marina municipale , de nombreuses plages. Nous y allons en car. Bof ! Peu de place, les commerces sont assez loin d’elle, bien mieux protégé qu’ Angra, . La ville est jolie, de nombreux magasins, les supermercados sont assez loin, un plus pour la culture, avec des citations de poète, en Azulejos sur les murs des maisons. La vie y est plus chère.
Nous continuons nos visites par Mathéus, l’ambiance particulière d’ un petit port de pêche, cela nous fait plaisir, curieux des techniques de pêche. Ils pêchent à la palangre lesquelles sont très longues, 50 mètres environ, les fils de pêche sont très rapprochés. Cela ne doit pas être facile de débrouiller tout cela. Grande église comme il se doit. Maison de l’Esprit saint en face.
Nous prenons le car pour l’ouest de l’île, les champs sont séparés par des murs en pierre et nous retrouvons quelques séparations faites d’hortensias. Par contre, de l’ensilage, des pâtures, quelques troupeaux, mais il y a un truc. Les champs de maïs sont nombreux. Où sont les troupeaux ? Le chemin de randonnée est au milieu d’une forêt de pins, très droits, ombragés. Nous déjeunerons près du lac. A sa surface des bulles, que je prenais pour de la pluie, quelques points de vue, nous traversons forêt, prés avec vaches laitières, chemin crunch-crunch mais surtout en descendant , nous voyons une faille, un baranco quoi ,impressionnant. Nous reprendrons le car à Serreta, petite ville très propre, avec des maisons différentes des autres îles, basses, ou avec un étage, mais un toit à 4 pans, et une cheminée originale. Finalement, chaque île est différente.
Côte Nord Ouest, départ à 7 h 45, vers Biscostos. JM essaie la prononciation de Terceira. Cela fonctionne, il faut avaler et chuinter en même temps. C’est pas compliqué : biscotchs. Nous rencontrons deux jeunes filles qui ne parlant pas du tout le portugais nous demandent si nous faisons la même balade. Eh non, les nuages sont absents des sommets, nous profitons pour faire la balade de : Rocha do Chambre.
Le point de départ est à 3-4 km sur la route transversale qui mène à Angra. Oh ! La route est uniquement aux voitures, pas de bernes et ils roulent vite. On va essayer de ne pas se faire tailler un short. Je dois dire que je râle un peu, l’asphalte me décourage toujours, et malgré mon pessimisme, nous arrivons au début du sentier.
Comme souvent, une route rouge, un peu crunch-crunch, puis un chemin, qui nous rappelle certains chemins des Canaries. Des pierres rondes, plus ou moins grandes, restes des diverses éruptions, entre une haie ombragée de bruyères du Portugal. Il vaut mieux regarder où on met les pieds, mais après la route de tout à l’heure, un vrai régal, puis nous commençons l’ascension à travers une forêt de conifères d’une variété qui aurait donné des mâts de bateau, droit comme un i, nous traversons des ponts, mais pas d’eau, le lit des « ruisseaux ou rivières » est très encaissé, nous nous posons beaucoup de questions sur ces failles, mais nous n’avons pas de géologue sous la main. Alors on se fait notre petit cinéma. Nous verrons des ouvriers qui ont coupé ces conifères, petits, peut-être pour faire des piquets ? On continue à monter, à un moment il y a même des cordes. Cela nous aide, car c’est vraiment pentu. Et là-haut, le spectacle, à couper le souffle. La chambre, une étendue gigantesque, couverte de plantations très denses, avec ces roches d’une hauteur vertigineuse la surplombant. Vue sur les Picos Vermelho, Gordo, Pico do Gaspar, Pico Alto. Une vue sur le Juncal d’un petit chemin sur la crête bordé d’hortensias en fleurs. En regardant de plus près il y a même des Lezeu golawil ( je ne certifie pas l’orthographe, mais la traduction – herbe qui guérit la peur- ). Nous rencontrons un jeune homme, qui lui aussi s’extase. Casse-croûtons avec cette vue et la descente avec un bruit qui s’intensifie et qui est celui d’une centrale électrique selon JM, dont nous voyons la fumée. Sans doute une source d’eau chaude….
Nous visiterons le musée du vin à Biscoitos, trace d’un passé, avec de beaux outils, bouteilles, et quelques rangées de vignes et le nom des cépages (cabernet sauvignon, et d’autres locaux) Dégustation oblige, nous achèterons un vin cuit, et un vino verde de l’île.
Vraiment la plus belle randonnée sur cette île.
Nous faisons aussi plus ample connaissance avec Michèle et Roger et louons ensemble une voiture pour visiter l’intérieur de l’île, où se trouve,le Algar de Carvao, un cône volcanique où se développe cette impressionnante conduite qui a eu son origine en 2 périodes distinctes. Durant l’activité volcanique, ont été émis des écoulements laviques balsatiques très fluides qui ont couvert une surface de 16 km2. Les dimensions de l’ouverture de l’Algar est de 17 x 27 m et permet le passage vers une conduite verticale de 45 m, et un deuxième dénivellement vertical qui donne issue à un lac limpide de 15 m de profondeur, une grande grotte qui commence dans un cratère et aboutit un espace truffé de stalactites appelé la cathédrale tant l’endroit est grandiose.
Nous montons aussi sur le point culminant de l’île, et le temps étant beau nous pouvons admirer le paysage et les îles environnantes.
Nous avons vraiment beaucoup aimé, les îles où nous sommes passés, un accueil, une gentillesse, vraiment un peuple à connaître, la vie par contre doit être plus difficile l’hiver avec les coups de vent, l’humidité.
Traversée Açores Galice
Mais le temps passe et nous voulons nous arrêter un peu en Galice distante de 900 miles (environ1800 km.) avant de remonter sur la Bretagne. Les fichiers météo nous donnent une fenêtre de passage et nous larguons les amarres le 31 juillet au matin. Comme prévu au départ, peu de vent, risée Yanmar jusqu’à 3 heures du matin pour sortir de l’anticyclone des Açores. Puis le vent se lève de l’arrière et nous commençons cette étape calmement, mais cela n’a pas duré. Le vent a forcé rapidement 15 à 20 nœuds, rien de bien méchant, mais la mer est devenue agitée à forte avec des houles croisées nous secouant comme des pruniers, mais on avance bien à 6 nœuds en moyenne. Après 3 jours de ce régime, le vent passe au Nord, puis rapidement au Nord Est nous faisant passer au près dans un vent de 20 à 25 nœuds,voire plus, car l’anémomètre plastimo donne plus, le Raymarine moins… nous faisant regretter les allures portantes, avec 2 ris et le génois un peu enroulé, le bateau est copieusement arrosé, heureusement qu’il y a une capote. Mais étrangement, l’eau trouve toujours des endroits pour suinter dans le bateau et nous installons à la hâte des chiffons, serviettes, petits seaux pour nous en prémunir. Le vent n’est pas trop fort, mais la mer est désagréable avec ses paquets qui déferlent dans les sabords et sur la capote avec le bateau qui cogne dans certaines lames. Après 3 jours de ce régime orangina où chaque déplacement doit se faire en s’agrippant fermement sous peine d’aller valdinguer Dieu sait où, nous croisons la route des cargos et approchons enfin de l’Espagne. Le vent est passé plus au Nord et la mer s’assagit, nous pouvons enfin faire un cap sur Ares notre destination. A l’approche des îles Sisargas, le vent tombe pour de bon et nous finissons notre traversée comme nous l’avions commencée au moteur pour arriver à minuit devant la plage d’Ares, un lac, où nous mouillons. Après un apéro bien mérité et un bon repas une nuit de sommeil enfin complète (nous prenons les quarts de nuit tous les 3 heures) bercés par la seule Morphée, divin.
Bonjour aux navigateurs,
Superbe périple et cela sent le retour au bercail breton.
Christine, tu devrais maintenant mettre en forme ton livre de bord et le publier.
Grosse question concernant le titre de ce récit iodé……
Nous avons une pensée pour les Antilles qui souffrent actuellement et je pense
que vous suivez tout cela avec beaucoup d’attention.
C’est avec plaisir que nous partagerons avec vous tous ces souvenirs à votre retour.
Actuellement nous rentrons le bateau et nous changeons de monture puisque nous
partons en Grèce en camping-car la semaine prochaine avec retour en novembre .
Amicalement ,
Serge et Gise