Dans une anse bien abritée du pays de Paimpol (Côtes-d’Armor), nous avons découvert une ruine abbatiale, bâtie dès le XIIe siècles : L’abbaye de Beauport.
Comme souvent, l’abbaye s’organise autour d’un cloître rectangulaire qui a ici complètement disparu. Les ruines de pierre qui constituent sa périphérie ont alors nourri notre imagination vagabonde !
Le silence troublé par les cris stridents des corneilles reconnaissables entre mille ainsi que le jeu d’ombres et de lumières métamorphosent les vieilles pierres usées par le temps. Elles évoquent pour moi de troublantes images de chaos, de l’anéantissement et de la solitude que j’ai essayées de restituer par ce montage vidéo ci-dessous en y associant ce texte court en alexandrins.
De l’ombre à la lumière
Devant nous se lève un vestige abbatial.
Nos pas découvrent un espace dégradé.
Or, des ombres se découpent et un voyage
s’accomplit dans les traces de l’humanité.
A ce jour, de nombreux pas ont foulé ce lieu.
La trace du temps reste visible partout.
Pourtant cette pierre posée sur ce milieu
traduit un monde où l’affrontement est absous.
Depuis deux mille ans, la guerre est toujours présente.
Les hommes prient à genou pour blanchir le mal.
Le passage s’ouvre, on peut voir l’âme glaçante
d’un monde moribond où l’empreinte est fatale.
De l’ombre à la lumière, le temps est la vie.
Hélas ! La trace a fini dans la pierre usée.
Je marche bien seul sur cette Terre vieillie
pour ne léguer autre chose qu’une pensée.