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Brésil 2019

Nous voici à nouveau au Brésil, dans la région de Paraïba, où nous avons passé 3 mois (durée légale du visa touristique), il y a 3 ans et demi, lors de notre voyage transatlantique avec notre voilier, le Kan er mor, et rencontré Victorino, avide de nous expliquer et faire connaître son pays.

Vito nous attend à la descente d’avion, des projets plein la tête. Nous sommes à Récife, alors on va visiter la ville, c’est dimanche, il n’y a personne. Il nous fait remarquer les vieilles maisons, nous raconte l’histoire de la ville.

 

Nous prenons la route et bien évidemment, nous passons près d’Olinda, où nous nous arrêtons. Eh ! Elle est belle, nous la connaissons, mais nous découvrons avec lui, une ruelle avec tous ses artistes, artisans.

Dimanche, c’est fermé. On continue notre progression vers Joao Pessoa, en nous arrêtant à Igarassu. Chouette, il y a un jeune homme qui se propose pour la visiter. Cette ville est considérée comme le berceau de la civilisation Euro-Tropicale. L’origine de son nom vient du Tupi ( peuplade indienne) qui veut dire grande pirogue. En 1535, a été édifié les bases de ce qui est considéré comme le plus vieil édifice religieux du Brésil, l’Eglise Sao Cosme et Sao Domiano. En 1537 Duarte Coelho, représentant du roi du Portugal a créé le village, mais les troubles avec les indiens et les colons d’Itamara l’ont poussé à s’éloigner plus au sud.

Le couvent de Sao Antonio a été commencé en 1535 par des franciscains et abrite une belle collection de peintures . Ce couvent accueille actuellement une vingtaine de séminaristes.

Igarassu est une terre agricole : Avocats, canne à sucre, noix de cajou, citrons, papayes, mangues, maïs, cocotiers..

Il reste une rue avec des maisons traditionnelles qui au départ n’avaient pas de numéro, elles étaient donc peintes de couleurs différentes, ce qui permettait de les différencier.

 

On continue vers Joao Pessoa. Vito, nous annonce que nous sommes invités à Condé, petite ville avant Joao Pessoa, chez Francisco, un habitué du Sabadinho (concert gratuit du samedi à Joao Pessoa.) D’ailleurs, le portable sonne et c’est lui qui nous demande à quelle heure nous arrivons.

Nous nous rappelons de Francisco, et faisons connaissance avec sa famille, ils nous chouchoutent, à qui nous fera goûter ceci, cela, arrosé de bière. Je n’aime pas la bière qu’à cela ne tienne, il y a de la Caïpirinha, nous retrouvons aussi Ivanilda et Paul. Nous faisons la connaissance de Bernard, marié à Sévérina Brésilienne, vivants les mois d’hiver ici et le reste au Pays Basque. Nous serons invités plusieurs fois chez eux.

Les Brésiliens sont des gens très accueillants, souriants, et nous retrouvons la musique de leur langue, mais nous sommes surpris, car ils nous disent qu’ils aiment bien nous entendre parler, car nous aussi chantons un peu en parlant…

Dans la semaine, nous avons presque quartier libre. Vito réfléchit beaucoup à nous occuper.

Nous retrouvons Paul le lundi pour revoir la Marina, retrouvons aussi le Sabadinho, de beaucoup moins bonne qualité qu’auparavant, un seul groupe, et sono de moins bonne qualité, mais les amis sont là et nous finissons tous, comme prévu chez Bernard et Severina.

 

Tous les matins nous prenons un bain. Ah ! Que c’est agréable, une eau à 27-28 °. Nous nous acclimatons aux arrondissements, Manaïra, Tambaù ,Bessa, le bus, toujours aussi peu confortable, il faut s’accrocher, car ils démarrent tout de suite, étant payé aux nombres de rotations qu’ils font.

Vito nous appelle souvent pour nous signaler un concert gratuit à l’hôtel Globo, la casa de povo etc. La culture est vraiment importante. Bon, on n’aime pas toujours, car comme d’habitude, c’est le « téléphone arabe «  qui fonctionne et forcément, il y a des ratés, comme avec J.Pierre, qui nous a fait assister à un concert de rap…. pour ceux qui nous connaissent …parfois nous avons l’agréable surprise d’un bon groupe, comme mi-mars avec le départ d’une période chorinho (musique typique) que nous préférons.

Le premier week-end, nous sommes partis sur le littoral sud, avec ses plages, Tambaba et Bella, où frappent les vagues de l’alizé, d’une force incroyable . L’érosion a fait son œuvre, mais nous permet de voir des falaises superbes à Tambaba .

Vito s’est arrangé pour qu’on puisse partir en week-end prolongé pour visiter une région semi-aride.

Partant de Joao Pessoa, nous arrivons vite à cette région, où l’eau est précieuse. Nous commençons par le barrage de Boquero. C’est le fleuve Sao Francisco, l’un des plus importants du Sud du brésil, qui apporte sa contribution d’eau, à ce barrage sur le Paraïba. D’ailleurs avec la rupture du barrage minier de Vale qui a fait engloutir Brumadinho causant 300 morts, Vito craignait que le San Paolo,ne soit touché, auquel cas, beaucoup de régions auraient souffert de cette rupture .

Nous avons prévu de visiter le lajedo de Paï Matéus , formation rocheuse d’un grand plateau granitique, pour imager, on voit que la roche s’effrite par couche, ce qui est dû à la différence de chaleur entre le jour et la nuit. Nous nous y rendons  par une piste jusqu’à la pousada du propriétaire.Il y a de l’eau aussi beaucoup d’oiseaux, ainsi que des sapajous y viennent s’alimenter.

Nous faisons la connaissance d’un guide qui nous fait visiter les sites qui sont privés. Les plateaux des différents sites sont  parsemés de grosses pierres de formes différentes, avec, sur quelques-unes des peintures rupestres.

Vito réussi a avoir les coordonnées du lajedo de Salambia que nous visiterons en fin d’après-midi : accueil chaleureux par une jeune dame charmante qui connaît bien le lajédo , nous fait visiter la ferme, ayant une grande connaissance, des plantes., arbres. Ces lajedos appartiennent à des propriétaires privés. Dans ce lajedo, il y a déjà des ballades à bicyclette, des balades à chevaux. Nous ne pourrons y dormir, car il faut l’accord du propriétaire qui est injoignable.

Nous retournons à Cabaceiras, où nous a accueillis, la veille, Sandra, une amie à Vito. Elle nous prête sa chambre, Vito dort dans un hamac. La maison est l’arche de Noé avec les protégés de Sandra. Le soir, il y a des hamacs partout, des matelas par terre. Tout cela sans beaucoup d’eau, car c’est limité et nous qui débarquons sans prévenir…

Le lendemain nous finissons notre tournée des lajedos par celui de Marinho, qui paraît plus petit,  alors que  seule une petite partie est visitée. Bien entendu, tout tourne autour de l’eau, il y a une retenue pour les cultures, avec un système de récupération et un bassin pour l’eau du service d’eau. Au fur et à mesure de la visite, nous découvrons que les formations rocheuses, les peintures rupestres sont aussi importantes qu’ailleurs. Nous discutons avec le responsable du lajedo, qui nous demande, des suggestions pour valoriser le site. Nous lui parlons aussitôt de frustration des visites guidées, et notre envie de marcher, sur des chemins balisés, où nous pourrions découvrir tout ce qu’on n’a pas pu voir, car trop loin, d’après lui, comme dans d’autres pays où nous avons pu le faire, lui parlant des signes internationaux, des chemins de randonnée.

Nous nous apprêtons à visiter une loja de Rede ( hamac), mais arrivés au parking, nous sommes invités par le propriétaire, à boire un verre… Il faut dire qu’ à Cabaceiras, comme ici, nous sommes l’attraction. Des Français, yeux bleus et cheveux gris..

L’accueil fut chaleureux et très arrosé. Finalement, comme toujours, nous sommes reçus comme des rois, et nous goûtons du bode : viande de bouc et de chèvre, surprise, cette viande n’a pas le goût fort de chez nous. Ils nous expliquent que ce serait parce que le bouc reproducteur est mis à l’écart, après qu’il a fait son métier., tout au long de l’après-midi, ils nous offrent différentes préparations de ce bode. On ne sait pas toujours ce que c’est, il sourit souvent en nous demandons si c’est bon, mais ils mangent aussi.alors… en tous les cas c’est très bon. Le verre est toujours plein. JM essaie de les tromper en buvant lentement, mais s’ils s’aperçoivent que le verre reste plein trop longtemps, donc pas frais, il le jette et le remplisse à nouveau, alors mes 2 compagnons boivent. Comme j’ai demandé de l’eau, c’est inconcevable , et un des amis de Sao Paulo, prépare une caïpirinha : sucre+ citron vert+ hortela + cachaça. Super bon. Comme dit JM, la bière doit être peu alcoolisée..

je ne sais pas, mais je trouve ….mais nous finissons par arriver chez Raphaël à Gurinhém près de Campina Grande qui nous héberge pour la nuit.

Quinze jours plus tard, nous passerons le week-end à Mamanguape, louant un bungalow, les pieds dans le sable . Le lendemain matin, nous partons dans l’espoir de voir des Pexe boi (lamentins), dans l’estuaire du rio Mamanguape, dans une embarcation avec un guide. Un premier arrêt sur la barrière rocheuse qui ceint l’entrée du Rio où nous apercevons quelques tortues puis nous allons au village en face. Nous apprenons que les lamentins n’ont pas apparus aujourd’hui. Nous allons ensuite à la réserve indienne ou nous trouvons le village et un restaurant, Hum … des frites de manioc, du poisson, du riz et des légumes variés. Ensuite nous rentrons en inspectant le rio pour voir ces gentils lamentins, mais ils n’étaient pas au rendez-vous. . Le ciel était orageux, mais nous nous sommes baignés avant le déluge.

En route vers la Serra Capivara, Brésil.

Le parc est situé à un peu plus de 1000 km à l’Ouest de Joao Pessoa, aussi nous avons l’intention de nous y rendre par étape, à l’aller comme au retour en faisant un peu de tourisme pendant 2 semaines.

Vito vient nous prendre à l’appartement et en route pour l’état de Piaui , région semi aride.avec une végétation typique à ce climat. On dirait que les arbres sont morts. Cela fait 7 ans qu’il n’a pas  beaucoup plu. Nous passons au-dessus de nombreux fleuves, quelques-uns ont un filet d’eau, mais la plupart sont secs.

Nous logeons dans des pousadas, de standing varié. Vito négocie toujours les prix. Est-ce- l’habitude ici ? La première à Monteiro, dernière ville avant L’état de Pernambouc.

Le lendemain, nous roulons jusqu’ à Santa Maria de Boa vista, le long du fleuve Sao Francisco, le fleuve le plus important pour l’approvisionnement de l’eau dans beaucoup d’états, petit centre historique bien mal en point, à part l’église et quelques bâtiments rénovés. Nous devions visiter une entreprise vinicole, mais il fallait prévenir de notre passage.

Tôt le matin nous reprenons la route, qui se transforme en piste avant d’arriver à Sao Raimundo. Il a plu et malgré les trous d’eau, les creux et les bosses, nous croisons des voitures, des motos, des camions, un car de tourisme.

La Caatinga (nom de la région semi-aride) est verte, il fait plus frais. La pluie tombe de temps à autre, tout le monde est content.

Après le petit déjeuner copieux,nous allons visiter le musée de l’homme américain. Ce musée retrace les recherches effectuées en s’appuyant sur les découvertes locales. Il commence par la présentation vidéo des peintures rupestres et retrace ensuite les différentes trouvailles sur les chantiers de fouilles. Nous avons la chance, à la sortie, d’être reçus par Madame Niedes Guedon, archéologue franco-brésilienne, dame très modeste, très respectée des habitants du parc de la sierra Capivara, à l’origine des premières découvertes et de la création du parc et qui a passé sa vie à le faire vivre et évoluer.

Elle nous raconte des moments importants de sa vie, sa rencontre avec un habitant de Petrolina qui lui a montré une photo de peintures rupestres de la Serra da Capivara et a déclenché ses recherches sur le site.

Elle a fait des études d’archéologie en France et c’est avec un groupe d’étudiants qu’elle revient au Brésil faire des fouilles. A son retour, elle fait dater des échantillons de leurs fouilles qui sont datées à moins 27 000 ans. Elle pense qu’il y a une erreur, car les connaissances du moment faisaient remonter l’homme américain à moins 9500 ans, lors de la dernière glaciation, par un passage par le détroit du Béring. C’est pourtant confirmé. Il faut donc revoir toute l’histoire. Elle est alors « prêtée » par le gouvernement français pour poursuivre les recherches.

Actuellement 1358 sites de peintures rupestres sont recensés dans cette région du Brésil, ce qui en fait le plus grand site mondial.

Le parc de la Serra da Capivara a une surface de 129140 ha. Nous commençons la visite des sites de peintures rupestres, par la Serra do Confusoes, nous rencontrons un guide à Caracole, où nous trouvons une pousada au centre-ville.

Nous partons avec le fils de ce guide en voiture pour voir les sites de peintures rupestres, la piste est mauvaise, celle-ci a été budgétée pour être refaite, mais aucun travaux à ce jour !!! Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Comme il a beaucoup plu, la route est très accidentée , une pluie sur un sol très sec, cela ne fait pas bon ménage. De plus, par temps sec, il y a un rallye sur cette piste, et je rappelle, un Brésilien au volant d’une voiture… Normalement le parc devrait être inhabité, mais il faudrait indemniser les gens. Alors il reste encore quelques familles. La piste se situe souvent dans le lit d’un cours d’eau, et comme nous sommes en période de pluie ! Mais ici, la pluie c’est le bonheur pour les habitants ; le soir, inévitable coucher de soleil. Un rite très prisé des Brésiliens. Raté.

Le lendemain, nous partons avec le père, pour visiter 2 sites, dans le parc, le premier pour voir les rochers sédimentaires très érodés et arrondis à leur sommet de la Serra do confusoes. Le deuxième nous amène à pied visiter la gruta do Boi (grotte du bœuf) énorme faille d’une centaine de mètres de hauteur et de plus d’un km de long, beau, très beau. Cette sierra n’est pas très exploitée par manque de budget. Il n’y a pas à dire, sans accès, difficile de répertorier les peintures rupestres.

Nous partons donc le lendemain, pour la Serra da Capivara. Un guide contacté par Vito nous attend. Il faut dire que tout est très réglementé, difficile de faire une promenade sans lui.

L’après-midi nous visitons le musée de la nature, qui explique les origines de la vie et les recherches sur le passé géologique, de la faune et de la flore, des habitants plus particulièrement de la Serra da Capivara. Il comporte des explications pédagogiques à l’aide de panneaux, montages vidéos, fossiles, squelettes d’animaux…

Cela nous choque un peu, car ici comme ailleurs, les gens qui visitent le musée sont plus préoccupés de se prendre en photo en selfie avec leur portable que de s’informer sur les origines et l’histoire de la vie ; sommes-nous des dinosaures ?

Notre guide nous fait visiter la sierra branca, vermelha, plusieurs circuits de la sierra da capivara pendant 4 jours.

Nous avons vu beaucoup de peintures rupestres, répertoriées en tradition Nordestre, agreste et géomètre suivant leur style et leur ancienneté de 7000 à 16000 ans. Les dessins ont été réalisés dans des tocas, sortes de creux à la base des falaises, sur la roche où même des sédiments, avec une peinture faite de roches concassées la plupart du temps de couleur ocre, mais il y en a aussi en bleu, blanc, jaune. Notre guide, Carlos, a participé à beaucoup de fouilles et de ce fait, connaît très bien les sites et nous raconte beaucoup d’anecdotes sur les différents chantiers concernant les dessins, leurs interprétations possibles, les fouilles. Les tocas sont souvent aménagés par des échafaudages en bois pour permettre leur visite et des travaux de conservation sont réalisés : gouttières, ciment des joints, grille de protection des déchets des Mocos pour les maintenir en l’état.

Certains dessins sont relativement faciles à comprendre, mais d’autres, comme disait Mme GUEDON gardent leur mystère. On trouve beaucoup de dessins d’animaux, et de scènes de la vie humaine : danses, chasses, accouchement, scènes sexuelles… Ci-dessous, un petit aperçu.

Tout cela se fera sous un beau temps, sans pluie, mais avec une Caatinga, verte, fleurie car il a plu les jours précédents.  Les paysages sont grandioses. Pour moi, qui aime regarder la nature, la flore, la faune, c’était un peu vite et nous avons fait beaucoup de voiture, de site en site, pour les visites. Notre guide est aussi un amoureux de sa région et nous fait visiter de magnifiques sites de la Serra qui évoquent aussi bien la période préhistorique que le passé plus récents.

 

La pousada de Céramica est bien, un accueil correct, sans plus, il y a bien d’autres pousadas, notamment dans le village des travailleurs du parc, que nous a fait traverser, plusieurs fois notre guide, sans doute plus abordables, il y a également un camping, dans ce même village.

Nous quittons la Serra Capivara pour Oeiras, jolie petite ville, avec de nombreuses églises. La pousada do Cônego, où nous logeons est très belle, bien décorée, au centre ville historique, raisonnable en prix, très bien reçus, et pour une fois, les prix sont indiqués à la réception. Nous visitons le musée d’art sacré. Un des guides nous dit que tout ce qui est exposé sert encore pour la semaine sainte. L’autre, qui est prof, nous accompagne pour visiter deux autres musées qui sont très intéressants. Mais, c’est toujours pareil, pas d’office du tourisme, il faut tomber sur la bonne personne. Il nous montre une rue, où les maisons sont restaurées dans la tradition, nous expliquant que toutes les maisons de la rue appartiennent à la même famille. Forcément, il y avait un problème de consanguinité, car ils se mariaient entre eux. Dans cette ville, on dit : on est soit poète, soit musicien, soit fou..

Vito tenait à nous faire visiter Assaré, sur le chemin du retour,  la ville du très célèbre poète Patativa. On se renseigne, il semble que le musée soit fermé le lundi. Or, la fille de notre Logeuse est étonnée. Comme d’habitude, elle va se mettre en quatre, pour qu’on puisse le visiter. Notre homme de contact est VAVA. Nous le rencontrons le lendemain matin, au secrétariat de la culture qui va nous déléguer un jeune homme : Renan. Il nous accompagnera dans toutes nos visites et d’abord au musée, où nous retrouvons la petite fille du poète, son petit fils. Ce poète-musicien était autodidacte. Les mauvaises langues disaient qu’il était illettré, mais si effectivement, il a arrêté l’école tôt, pour travailler la terre, il a continué à s’instruire tout au long de sa vie.

Comme nous l’avons déjà dit, les Brésiliens sont très attachés à leur culture et Assaré n’y manque pas. Renan nous accompagne au marché, où nous rencontrons plusieurs figures de la ville. Une cuisinière, un horloger, un travailleur du cuir. Ces personnes sont aussi souvent poètes. Si le travail de ces artisans est considéré abouti, ils sont élevés au rang de Maîtres. Il y a de la graine à prendre dans l’éducation officielle de la France…. Je souligne que Jean Michel, du fait de son ex-métier, professeur, n’a jamais été aussi respecté pendant ses 30 ans d’enseignement en France, qu’au Brésil… Paradoxe.

L’après-midi, Renan nous amène à la maison native de Patativa, où nous rencontrons et sommes reçus avec simplicité et chaleur par sa sœur et son beau frère, qui devrait devenir un musée de l’agriculture, profession du poète. Nous n’oublions pas les nombreux recueils de poèmes offerts par le petit fils de Patativa, appelé Cordels, moyen simple et écrit de diffuser la culture sur des petits carnets. Ces cordels très utilisés par le passé pouvaient traiter tous les sujets : poésie, histoire, musique …

Nous quittons Assaré, pour reprendre la B.R230, route qui part de Cabedelo sur la côte et traverse l’Amazonie., oui, B.R., mais là,  c’est une piste rouge, en terre, avec des trous, des bosses, heureusement que Vito a une Jeep. Nous traversons des terres agricoles ( papaye, manioc, etc…) on demande confirmation de notre chemin à une dame, qui nous dit : la route n’est pas très bonne, mais on passe. Tout est possible !! Les gens sont très gentils, nous indiquent la bonne direction, car, les panneaux sont rares.

On quitte la transamazonienne pour la reprendre peu de temps après, pour gagner Catolé das Rochas. Ce soir, nous allons voir, devinez quoi ? Le coucher du soleil, très moyen encore une fois…

Nous reprenons la route, pour arriver à Juazeiro de Norte . Nous devons loger chez un ami de Vito, zut, il a prêté sa maison à un jeune couple. Nous finissons chez la sœur du copain, qui tient une pousada. Nous sommes reçus très chaleureusement  par toute la famille, leur fille a appris l’anglais aussi nous dialoguons avec elle.

Joao Pessoa approche, mais nous nous arrêterons à Areia, belle petite ville, qui a su garder l’architecture de ses vieilles maisons. Nous logeons dans un collège où nous croisons dans les couloirs les élèves.

Nous visitons le théâtre, le Monsieur qui nous le fait visiter est préoccupé par les dires des dirigeants actuels, sur la culture, il cite Victor Hugo qui disait : Une maison tu l’as faite pour toi, mais sa beauté c’est pour tout le monde…

Nous visitons aussi, le musée du peintre Pedro Américano, qui a fait des peintures mémorisant l’histoire du Brésil, sans oublier le musée du Rapadura, avec un guide très intéressant, nous racontant les petites histoires, liées, à ce banc, cette table, les belles esclaves qui finissaient dans le hamac du maître, les dessus de lit fait par les femmes, pour leur trousseau qui s’appelle Fouxico (signifiant bla-bla-bla), nous montrant une reproduction miniature d’un alambic, nous disant, ici, en prison, ils font leur alcool avec ce qui leur tombe sous la main. La ville a été très riche et la tenait du sisal, de la canne à sucre, du café qui a disparu après une maladie.

Nous avons visité l’usine de rapadura (sucre de canne) qui traite la canne à sucre, avec les vieux outils, la presse que poussait les esclaves pour extraire le jus qui arrivait dans des cuves, mises sur feu, pour bouillir, on retirait les impuretés et suivant le temps de cuisson, on obtenait , le mel de engenho, le rapadura, mou, plus cuit encore, le rapadura dur qui était moulé.

Vito voulait nous faire visiter une engenho de Cachaça, et notre guide, nous conseille celle de Matuta, plus artisanale. Nous suivons son conseil. Lors de notre visite, en pré-carnaval, les ouvriers étant en congé, l’usine subissait une « toilette » soudure, graissage etc…Cette année, elle sera totalement  autonome ( panneaux solaire) ils le sont déjà en ce qui concerne l’eau ( puits)) artésien) qui est purifiée par eux, et la canne.

Cachaça ou Rhum ?

Ici, les Brésiliens disent, la cachaça, cela n’a rien à voir avec le rhum. Aux Antilles françaises, forcément, la même chose.

A Matuta, j’ai demandé le processus de la fabrication de la cachaça. On coupe la canne, lorsqu’elle a 6 mois de pousse. Elle arrive sur un tapis, passe par une presse pour extraire le jus, est mise en cuve pour une fermentation de 24 heures. On pèse sa densité, puis le jus est chauffé dans de beaux alambics en cuivre, refroidi. On obtient sur 1000 litres 100 litres de Cabeça ( tête) Coracao (cœur) 500 litres et Calda ( ) 400 litres. Notre guide m’a dit qu’il n’utilisait que le cœur, avec la finesse de récupérer le meilleur….

Jusqu’à cette phase, à la rhumerie JM en Martinique, que nous avons visitée, en période de fabrication, le processus est le même. Après, secret. Rhum ou Cachaça ?

Nous finirons ce voyage par Campina Grande, grande ville universitaire, en plein milieu semi-aride. C’est très étonnant, cette ville qui pousse au milieu de nulle part pour nous européens.  Nous y visiterons un autre musée d’art populaire de Paraïba avec une salle consacrée à la musique, une autre, à l’artisanat, une troisième à l’art littéraire.

Nous approchons ensuite de Joao Pessoa et  de la période du carnaval qui a déjà commencé mais doit battre son plein le prochain week-end. Nous l’avions raté lors de notre premier passage brésilien et nous comptons nous rattraper cette fois. Il fera l’objet de notre prochaine publication.

Retour vers notre chère et belle Bretagne

Après notre traversée Açores-Galice, commencée sans vent et terminée de même, avec 3 jours de portant et 3 jours de près, bien barattés comme d’habitude, nous voici à Ares, petite station balnéaire, où nos enfants ont vécu des vacances affectives , avec Consuelo avec qui ils étaient un peu les rois, beaucoup de souvenirs heureux , un mouillage de rêve, pas de houle. Toutefois, la vie a changé, la crise économique a passé par ici aussi, et les bombas si on les entend encore, ne sont plus aussi nombreuses, vous rendez-vous compte, plus de baptême de la mer, le 15 août, ni de feu d’artifice. Les boutiques chinoises et leurs articles peu chers, mais de très mauvaises qualités, ont remplacé, les » cien-pesetas », d’ailleurs : l’inscription liquidation por cerrado est malheureusement trop souvent affichée, sur les magasins.

Le marché d’El Ferrol que nous aimions tant, a diminué de 2/3, le poisson vient aussi des élevages asiatiques ou autre. Lieu si animé, il y a 15 ans, ce marché a perdu son cachet, sa chaleur. Nous ne nous retrouvons pas dans ce Ferrol d’aujourd’hui.

Nous avons fait quelques marches, aux abords d’Ares, mais les sentiers ne sont pas entretenus. Mais nous nous sentons bien dans cette baie, promenade le long de l’allée piétonnière du bord de mer, animation de fin de saison où nous écoutons le groupe galicien de la ville, eh oui, il a vieilli le pen sonneur… les jours passent, et nous allons remonter doucement jusqu’à Viveiro.

Première escale à Cedeira, où nous achetions les chaussures de JM. Le magasin existe toujours, mais notre ami-vendeur a pris sa retraite, souvenir-souvenir, belles balades, dans les forêts d’Eucalyptus, aux senteurs si agréables.

Bien évidemment nous continuons notre remontée et notre arrêt à Carino, avec l’inévitable ballade vers le Cabo Ortegal. Petite houle, la baie d’Ortigueira est assez ouverte.

Dernière escale, Viveiro. Nous allons à la marina, plus facile pour préparer le retour vers le Golfe du Morbihan. Cette marina est passée dans une gestion privée. Le harbour-master est très sympathique et parle français. Il nous dit que l’été a été assez bizarre, cette année, la navigation difficile, une mer hachée, des vents passant par tous les points cardinaux.

2 supermarchés près du port. La vieille ville très proche a du caractère. La connexion Wifi est difficile, à la marina, nous pouvons recevoir les fichiers grip, pour la météo, mais n’arrivons pas avoir notre courrier. Nous devons aller à la Bibliothèque pour cela. Il n’y a pas à dire, cette connexion internet, nous a posé des problèmes dans beaucoup d’endroits, sauf aux îles du Cap Vert, où nous l’avions pour 8 € par mois et au mouillage….

Une balade, quelques courses, une rencontre avec un couple de navigateurs vieille école, comme nous, constructeur amateur aussi. Que voulez-vous, la « génération de navigateurs presse bouton » gros bateaux, gros sous, nous snobe un peu. Nous sommes d’accord tous les quatre, l’ambiance copains, solidarité marine, n’existe plus et ce qui nous désole beaucoup, c’est que nous sommes tous ou presque de vieux couples sur les bateaux.

La météo est bonne, 4-6 au portant, nous décidons d’avancer notre départ d’un jour, car un flux d’ouest 30 noeuds s’annonce dans 3 à 4 jours, et après vent dans le pif, inexistant. Bon, les jours passent, le golfe de Gascogne n’est pas le golfe du Morbihan , nous avons toujours eu du Nord-Est pour le retour vers la Bretagne, mais il faut bien rentrer, car les coups de vent ne sont pas très sympas par ici. Alors au portant, 2O- 25 nœuds au plus fort, cela va le faire.

J’ai bien une petite appréhension, car je ne l’aime pas trop ce golfe, mais il faut bien rentrer et plus on attendra …

Nous partons vers 9 heures, heure locale, une houle rentre dans la baie, et aux abords du cap…….., il y a du ressac, une mer hachée, on se dit que c’est souvent le cas, et que lorsque nous serons un peu plus au large, cela ira mieux.

JM va faire son journal de bord. Maldonne, alors que nous revenons d’une navigation de 3 ans et que mon captain n’est plus malade depuis longtemps, voilà t’y pas qu’il se sent nauséeux. Moi aussi je suis barbouillée et on ne peut pas dire que cela m’est arrivé souvent. Cela dit, il ne fait pas chaud, c’est humide et depuis que nous sommes en Galice, c’est comme cela. D’ailleurs, JM a remarqué que je n’étais pas de bonne humeur. Cela promet. Le retour en Bretagne va être difficile.

Bon, JM avant notre départ de Guadeloupe a installé un panneau solaire « nouvelle génération ». Très bon investissement, même par temps couvert, cela charge bien les batteries.

Avec l’éolienne, nous sommes au top. Nous allons pouvoir utiliser le pilote. Bien pratique pour les manœuvres.

Le vent est bon, bonne direction, il y a bien la mer qui est chiante. Une mer hachée, des houles qui se coupent. Nous pensons que si le vent reste comme cela, nous avançons entre 6 et 7 nœuds, nous arriverons comme prévu en deux jours à l’entrée du golfe. Nous avons d’ailleurs prévenu le fiston de notre arrivée le mardi soir à St Goustan avec la marée montante.

Nous avons remarqué, qu’il faut ajouter 5 nœuds de vent aux vents annoncés par les fichiers grip, mais là c’est plus, le vent monte, monte 25, 30 nœuds avec des rafales. Je demande à mon captain de prendre un deuxième ris, de diminuer le génois, cette mer forte m’ennuie, nous n’avancerons pas moins vite et c’est plus confortable, surtout que JM n’est pas bien. Pas question de descendre pour faire à manger, une vraie baratte, ce Kan er mor, et si pour moi c’est une habitude de ne pas manger lors de nos traversées , JM lui, le fait, mais là …

Quand il ne fait pas beau, on aime bien être ensemble, ou pas loin l’un de l’autre. Je veille, JM au fond du cockpit, après avoir esquissé un dialogue douloureux avec le fond du seau du bord essaie de se reposer, le pilote barre.

JM se repose, mais son mal de mer est latent. On déguste, il y a des déferlantes, mais on avance. Il faut voir toujours le bon côté des choses.

C’est toujours aussi inconfortable, et on appelle cela navigation de plaisance, me dit JM. Il fait humide, froid. Quelle traversée, nous nous disons que si nous étions au près… je surveille, nous sommes sous pilote automatique, et soudain, vers 18 h. une déferlante plus grosse que les autres nous fait cabaner. Le bateau plante son étrave dans l’eau, se met en travers de la houle, poussé par la vague, le pilote n’ayant pu redresser assez vite la barre, le mât est dans l’eau, le cockpit est à moitié rempli d’eau qui mettra 2 à 3 minutes pour vider. Le kan er mor reprend assez vite sa position normale. Je pousse une exclamation imagée, JM le bas mouillé, le haut sec ? On dit parfois «  plus de peur que de mal », mais là à vrai dire, cela s’est passé si vite, que nous n’avons pas eu le temps d’avoir peur. Le capitaine reprend la barre et met le bateau vent ¾ arrière afin d’éviter de se mettre en travers tandis que je descends pour inspecter l’intérieur.

Le pilote ne pilote plus, la pompe hydraulique activée par le pilote qui commande la barre a été immergée dans le cockpit et les appareils électroniques délirent un peu, surtout le compas électronique. Nous sommes à une soixantaine de miles de l’Espagne. En bas c’est le capharnaüm, l’équipet des manilles s’est ouvert, les verres sont dans l’évier, tout ce qui était sur la table à carte est dans la cuisine, et cela est vrai aussi pour les produits de la salle de bain. Mon captain a récupéré l’iPad dans le passavant, les filets maisons sur la filière l’ont arrêté. Ouf ! Et il avait sa housse étanche. L’appareil photo est trempé, l’anémomètre autonome ne fonctionne plus… un de nos plus vieux appareils plastimo. On y était attaché.

On verra plus tard. Il est 18 h 30, nous allons devoir barrer, la lune est descendante, mais on voit les penons.

La nuit est venteuse 25 à 30 noeuds, mais malgré quelques déferlantes en début de nuit bien négociées, R.A.S. après cet épisode. Au petit matin, nous sommes à 130 milles de Belle-Île. Nous en approchons dans un vent qui se rapproche du travers entre 20 et 25 nœuds, mais il n’y a plus ces déferlantes agressives. Quelques cargos, sans route collision, mais il faut toujours une exception, l’un deux change de route, alors qu’il allait nous passer par derrière. Il nous oblige à manoeuvrer, pour changer encore de direction. Incompréhensible.

Pour certains, Belle-Île serait une résurgence de l’Atlandide. Une chose est sûre, l’histoire de sa formation est aussi complexe de celle de son nom : selon la légende, des fées auraient été chassées de la forêt de Brocéliande. Elles versèrent tant de larmes que se créa le golfe du Morbihan… Elles y jetèrent leurs couronnes de fleurs qui donnèrent le jour aux 365 îles du golfe. 3 couronnes s’aventurèrent jusqu’à l’océan pour former Houat, Hoëdic et, la plus belle, celle de la reine des fées : Belle-Île… Ah la Bretagne et ses légendes.

La deuxième nuit, nous avons remonté un peu trop dans l’ouest, bon avec le compas électronique qui délire un peu, c’est pas trop mal. Nous serons à St Goustan ce mardi soir comme prévu, me dit le capitaine. La mer se calme, une belle journée, avant la pluie de la fin de journée. Nous passons la pointe de Kerdonis (est de Belle-île) un peu après midi, embouquons le passage des Béniguets puis l’entrée du golfe du Morbihan.

Un avis de vent frais est annoncé par le C.R.O.S. S. A. d’Etel en fin de journée. Quel plaisir de remonter la rivière d’Auray, où nous avons retrouvé un mouillage. Youen nous attend, Jean Michel se demandait comment le joindre, vu que nous n’avons pas de portable.

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Nous sommes accueillis à Lann er Varkez par notre petit fils surexcité et sa maman, qui nous a même préparé un apéritif dînatoire. Elle est pas belle la vie…

Nous sommes depuis une quinzaine de jours au bercail, et c’est un peu difficile de reprendre ses marques.

Quel bilan, que retenir de ces 3 années de voyage sur l’eau autour de l’atlantique ? Tout d’abord la satisfaction d’avoir réalisé un projet envisagé par moi et ma Mie depuis plusieurs années, faire un tour en bateau en début de retraite, avec notre bateau construit de nos mains et mis à l’eau en 1979.

Bien sûr, il y a eu, avant le départ des travaux à réaliser : sabler l’extérieur ,changer des tôles dans les fonds, revoir toute l’électronique, changer les hublots, installer 2 enrouleurs, revoir les voiles, refaire les peintures, installer une barre et un pilote hydraulique, monter une plate forme arrière … Beaucoup de travail et de soucis, mais globalement, nous n’avons pas eu de gros problèmes pendant ce voyage : le vit-de-mulet explosé pendant un empannage à l’arrivée à Mindelo, mais ressoudé sur place, des algues dans le fuel qui nous obligés à rentrer à la voile à Cabédelo au Brésil, un bas hauban cassé, mais nous étions à 3 jours de la Guyane dans un temps maniable où nous l’avons changé et des problèmes électroniques à l’arrivée.

On ne revient jamais le même après un long voyage en bateau. Le chat du bord, a lui aussi trouvé une certaine sérénité, lui qui avait peur de son ombre.

Tout d’abord on apprend à vivre dans un petit espace, à économiser et à se passer de beaucoup de confort qui nous semble si important ici. On côtoie d’autres peuples et d’autres façons de vivre et surtout on rencontre beaucoup de gens très différents dans la plupart des cas très accueillants, des navigateurs bien sûr de toutes nationalités (Canadiens, Suisses, Anglais, Africains du sud, Lithuaniens et Français bien sûr), mais pas seulement qui nous apportent chacun un point de vue, une façon de vivre. Ce peut être Lito qui vit dans une favela, Vito qui nous fait découvrir sa ville Joao Pessoa et l’intérieur de son état, Paraïba, Gaston l’octogénaire de la plage de rivière Sens, Marie et Gustave, Nicky et ses massages californiens … Nos hommes appréciaient bien, surtout Jean Pierre.

Nous découvrons aussi tout au long de notre périple des paysages, des ambiances, des atmosphères (l’aridité du Cap Vert, la bouillonnante activité des Brésiliens, le calme de la baie d’Abra, l’envoûtement de la forêt Guyanaise, le papotage dans l’eau à rivière Sens, les marches dans les traces et les rivières en Guadeloupe, la récolte de graines très colorées, le plaisir d’une belle traversée, un accompagnement de dauphins, un coucher de soleil sur la mer, et aussi la chaleur, car nous avons passé la majeure partie du voyage en zone tropicale.

Un grand merci aussi à Raymond et Monique qui nous ont permis de réaliser tout au long de notre voyage ce blog avec ses montages vidéos en nous accueillant sur leur site et en réalisant les montages vidéos.

Kénavo et bon vent à tous nos lecteurs. Notre prochain projet, mais celui là terrien, le Tro Breizh, mais c’est une autre histoire.

São Jorge, Terceira

Dans ce port de Lages , quelques rencontres, de navigateurs, et de Zélia qui fait et vend son artisanat. Elle me dit que l’île se dépeuple et s’en désole. Pas facile de vivre sur une île, loin de tout. . Notre séjour à Flores aura été sous le signe de la pluie, l’anticyclone nous boudait. Dans cette île, le temps change à une allure, qu’il faut toujours avoir la cape pour nos ballades. Nous la quittons, après avoir été revoir Folkmar, une rencontre 30 années plus tôt. Cette île malgré la pluie est très attachante, elle a quelque chose qui vous tient.

São Jorge

Par un vent sympa, surtout pour Torpen, qui ne râlera pas une fois. L’anticyclone est là et malgré le pessimisme de Gérard, notre voisin, nous partons dimanche 25 juin par un temps couvert en même temps qu’un autre voilier qui prend plus au sud, et manquera de vent, alors que nous plus au Nord, en avons. Nous apercevrons Faïal au petit matin, ses quelques rares bateaux de pêche , quelques cachalots, trop loin hélas pour filmer,
Faïal, ne nous tente pas, car sur les photos de la marina, il y a un peu trop de buildings, et de bateaux qui sont à couple, gardons la bonne image que nous avons de cette île lors de notre premier voyage et voguons vers São Jorge.

Nous arrivons vers les 14-15 heures, sous le soleil, accueillis par José, le responsable de la marina, qui nous place sur la panne, la mieux placée, par rapport à la houle du sud, nous constatons qu’il y a une extension de digue, ce qui devrait améliorer les choses. Papiers très simples, nous sommes attendus ( ah ! L’informatique ), pas de douane, cela nous change avec les trois administrations de l982. Nous sommes ravis. Très sympathique José, un rien blagueur, jamais désagréable, on peut lui poser toutes les questions, le sourire est toujours là. Nous allons à l’office de tourisme où nous recueillons 5 ou 6 randonnées pédestres. La question des bus pose problème, et nous comprenons vite que les taxis et les locations de voiture sont privilégiés. On nous donne leur coordonnées . La location de voiture 50-60 € par jour + l’assurance + l’essence + le nombre de kilomètres… la randonnée revient cher, le taxi c’est le même prix la journée. D’ailleurs, sur les dépliants, il y a même le prix que revient une ballade en taxi !!! On a tous le sentiment de nous faire arnaquer. Reste les scooters 30 € la journée, mais pour les randonnées, cela ne convient pas, sauf pour les chemins aller-retour.
Nous demandons les horaires de bus, insistants sur ce mode de transport , mais la responsable nous dit qu’il n’est pas facile de faire des randonnées en les prenant. Nous ne nous laissons pas démoraliser et finalement, il sera possible d’en faire par ce moyen de transport . Les chauffeurs sont très sympas, nous arrêtent où on veut, ( il y a une usine de poisson à la Calheta, ville du sud de l’île et chaque femme est prise et arrêtée à sa porte (ce n’est pas chez nous que cela se ferait) et pour nous c’est pareil. Ils sont vraiment à notre service.

Sao Jorge est une île toute en longueur, et étroite. Elle s’étend sur 56 kms depuis la pointe de Ponta Dos Rosais jusqu’à l’ilot du Topo, 249 km2 environ, avec 9171 habitants en 2O11 et 1O 500 actuellement. Les côtes aux grandes falaises plongent dans la mer, et à son niveau, on trouve de grands plateaux bas, appelés Fajas.
On y compte plus de 60. Bonjour les mollets ! S’y sont implantés » des hameaux .De nombreux « picos » ( pics) attirent les nuages et la bruine est souvent de la partie. Ce qui donne une très grande variété de paysages.

Nous commençons par une petite promenade, proche de Velas ( prononcer vélach) qui nous mène à un observatoire en ruine qui rappelle la pêche aux cachalots, avec une vue sur le Pico de l’île d’en face appelé Pico. Il faut dire que c’est le mont le plus haut du Portugal 2351 m et aussi des Açores.

Malgré le pessimiste du tourisme office, nous partons pour une randonnée, mais il faut prendre le car à 7 H 25, et nous n’avons pas trouvé l’arrêt de bus, selon leur indication. Finalement une jeune dame, nous dit, c’est au supermercado. Un petit galop, pour l’avoir. Nous devons nous arrêter à un carrefour pour aller vers Urzélina, à Norte Pequeno, le chauffeur nous arrête au croisement. Il fait frais, mais pas trop de nuages. Le long du chemin, des troupeaux et un bruit qui nous deviendra familier, celui de la trayeuse pour le lait. Les troupeaux restent aux champs et c’est l’éleveur qui vient à eux. Les laitières attendent avec impatience. Il est 8 h et comme on rencontre, les petites voitures, avec à l’arrière le tank pour le lait, le soir aussi, on se dit qu’il y a peut-être deux traites ? Les troupeaux sont nombreux, propres. D’ailleurs, On trouve de la viande locale, ce qui nous convient parfaitement.
Nous montons jusqu’au Pico d’Espérança, 1053 mètres. Une vue magnifique sur LE PICO (ile de Pico), sur Faial, étrange d’ailleurs, car où nous sommes, en haut du Pico d’Esperança, nous n’avons pas de nuages et c’est au niveau de la mer qu’il y en a. Une végétation différente de ce que nous avons vu comme fleurs, le chemin est creusé dans la lave et cela fait crunch-crunch à chaque pas. Nous casse-croûterons dans un coin où nous voyons les deux côtés de l’île, Pico et Faial au sud, Graciosa et Terceira au nord. La descente est précautionneuse, sur ce chemin larveux, on glisse et peu intéressant, manquant de vues intéressantes, passé les hauteurs. Nous arrivons à Norte Grande où le car passe à 17 heures. Un petit village, avec un café, deux minimercados et bien sûr une grande église, fermée celle là, mais comme sur beaucoup, le clocher est accessible par un escalier extérieur, qu’à cela ne tienne, on monte, JM devant. Tout d’un coup, 2 carillons. J’avais vu qu’il y avait une corde. Je me dis, c’est pas possible, il l’a fait. Je monte et lui dis : ah pour passer inaperçu cela ne va pas être facile. JM éclate de rire, me disant, c’est automatique, mais je peux te dire que cela fait drôle quand on ne s’y attend pas !!!
Le car est là à l’heure. Pas de problème, et maintenant, nous savons où se trouve l’arrêt de bus le plus proche de la marina, c’est sur le parking du cimetière, en face de l’auditorium. Pas bien ! L’office du tourisme.

Au Brésil, nous étions étonnés de la culture musicale, en tous les cas, gratuite. Ici dans presque chaque ville, il y a un kiosque à musique qui sert. Un auditorium, et à Velas, il y a une semaine culturelle du 5 au 9 où tous les spectacles sont gratuits. ( Fanfare philharmonique, groupes folkloriques, danses, groupes musicaux pour tous les goûts, nous attendons Ana Moura, pointure du Fado qui est programmée, mais nous trouvons cela tellement extraordinaire, que nous attendons vendredi avec méfiance. Entre parenthèses, à l’office du tourisme, il n’y a pas de programme, mais… nous nous tournons vers José, qui lui en a !!! Comme il nous dit : c’est étrange quand même…
Le week-end, il n’y a pas de cars. Nous allons à Sete Fontes, à pied, Messe, sardinhada, chanteurs traditionnels, danses avec la troupe folklorique de Rosais. Nous y allons l’après-midi, pour les chants, car les sardines grillées… ce n’est pas notre tasse de thé. Un peu difficiles ? Nous l’avouons.
Nous sommes surpris, car à l’issue de la prestation du groupe de danse de Rosais, les gens dansent, tous avec le groupe. Super. Ce qui n’est pas le cas en Galice, puis retour à la Marina, 14 kms. Sur la fin de la route, nous rencontrons une de ces nombreuses processions dédiées à l’Espiritu Santo.

Lundi repos en fait je peins, eh oui. Je dis toujours à JM, depuis plus de 3O ans, je « dérouille » avec toi, et je peins…)
Nous reprenons le car le mardi et nous demandons au chauffeur de nous arrêter à la bifurcation pour visiter le parc forestier Da Silveira. Super sympa, il veut comprendre, car nous prononçons à l’espagnol et ici, ils chuintent beaucoup, de plus, ils avalent la moitié des syllabes. On s’y fait, mais faut faire répéter. Mais ils sont tellement sympas, ils prennent le temps, et essaient toujours de nous aider. Une fois qu’il est sûr de savoir ce qu’on veut, aucun problème, il nous arrête au bon carrefour, et nous voilà partis pour le park de Ribeira, magnifique, où nous avons vu des daims, une variété de fleurs, de fougères toujours présentes, des agapanthes. Deux miradouros avec vues magnifiques sur Pico, deux aires de jeux pour les enfants, des barbecues avec le bois coupé, ne manquent qu’une bonne entrecôte et les allumettes. Il y a même un four à pain , tables-bancs. Deux moulins, dont un avec meule, etc… vraiment un parc à voir. De plus en descendant vers Calheta, nous passons à Lourais où se fait, dixit José, le meilleur fromage de Sao Jorge. Nous passons devant la fabrique, JM me dit. Je ne crois pas qu’il y ait une boutique pour le public. Nous nous arrêtons dans un café, à côté, et on demande, est-il possible d’acheter du fromage à la fabrique ? Oui, mais à 12 H OO. Nous continuons, deux heures d’attente, c’est long. Nous descendons vers Ribeira Seca et demandons notre chemin à un Monsieur, qui nous explique qu’il faut aller par là, car c’est joli, qu’il y a une église, etc. Et, le fromage de Lourais, vous vous êtes arrêtés ? Nous répondons qu’on nous a dit que cela n’ouvrait qu’à midi. Non il faut y retourner, c’est ouvert tout le temps, vous pouvez acheter, un kilo, deux, trois. Et le fromage de Lourais c’est le meilleur.
Après tant de gentillesse, nous ne pouvons faire autrement que d’y retourner. On entre, et effectivement, il y a un point de vente, d’ailleurs nous rencontrons des Canadiens qui achètent 4 kilos, un Açorien en achète autant. Nous le goûtons et préférons celui de 3 mois, celui de 6 mois nous paraît plus salé. Un kilo cela pèse, mais nous en prenons une part pour José, car sans lui, nous n’aurions pas connu cette aubaine. Lourais, Beira, finisterra, uniqueijo une variété de fromages appréciés fabriqués sur l’île bien sûr, héritage des premiers colons flamands. Nous goûterons le Beira, mais le Lourais est meilleur et dans les crêpes du samedi soir, un délice, manque que le Cidre de Merlevenez…
Ce genre de situation arrive souvent. Nous l’avons rencontré tout au long de notre voyage. Il faut vraiment insister, parler, questionner, connaître des gens, car sinon, vous passez auprès de beaucoup de choses. Comme nous disait une dame que nous avons connue au Portugal : je dis toujours à mon mari, vous, les Portugais vous ne savez pas vendre vos richesses. C’est vrai.

Nous descendons sur Ribeira Seca, où nous déjeunons face au Pico. Eh ! Oui, il est incontournable. Nous prenons une route bitumée, il y a peu de sentiers vraiment pédestres, mais peu de voitures, donc, ça va. Nous longeons la mer, avec toujours une vue sur LE PICO et Faial. L’arrêt dans cette île est classique, pourtant, maintenant, les navigateurs qui ont pratiqué le port d’Horta, ne sont pas vraiment enchantés. Les bateaux sont à couple. Par contre, il y a une possibilité de louer des scooters, pour visiter l’île.
Nous continuons vers Calheta, petite ville, par une route, ce qui ne nous enchante guère, mais l’habitude, nous laisse deviner un chemin pour y descendre plus rapidement, une grande croix nous tend les bras et nous évitons les lacets asphaltés, pour couper et arriver directement au port. Nous reprendrons le car, comme c’est la première fois, nous demandons où se trouve l’arrêt de car : Ah ! Mais il n’y en a pas. Nous sommes certains qu’il y en a, puisque nous savons que des femmes le prennent pour venir à l’usine. Nous les retrouverons à 17 h OO . Incroyable. Mais nous avons l’habitude, ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est étrange comme dit José.

Pendant la semaine culturelle, nous faisons une petite balade, car nous y sommes allés, hier soir, et je n’ai pas envie de me lever à 5 h 45. Donc, nous prenons le car à Velas à 10 H00 pour Ponta de Rosais. Notre chauffeur, il commence à nous connaître, nous précise bien, qu’il sera là à 14 h 45 et à Rosais à 15 heures, trop gentil. Un chemin nous tend les bras, pourtant suivant la carte, il n’est pas indiqué. On s’y risque et en fait, il longe plus ou moins la côte, nous voyons Pico et Faial sous les nuages, le chemin est sinueux et nous découvrons d’autres fleurs, mais il n’est pas lassant. Le phare de Ponta Rosais nous apparaît au loin sous la bruine, mais en l’approchant, elle se dissipe et nous arrivons au miradouro de l’observatoire de la baleine. Un aménagement grandiose, avec même une longue vue sur pivot gratuite, mais malgré notre patience, pas de cachalot. Le phare est abandonné, pourtant, il y a une infrastructure énorme . José nous explique qu’il a été abandonné à cause d’un important séisme, en 1980.

Retour à Rosais par Sete Fontes (prononcer setch fontchs), Juste le temps de prendre une agua pedras pour moi et une fino ( un demi pour JM) le car passe, le chauffeur nous remarque à la terrasse, un petit coucou, voulant dire, je vous ai vu, à tout de suite. Coule coule le chauffeur. Quand je dis coule, les stops, on s’arrête ou pas, bon il n’y a personne, on passe et tout le monde fait cela. Les gens s’arrêtent où ils veulent. Il n’est pas rare de trouver une voiture dans un virage, sans doute un éleveur qui vient traire ses bêtes… ou un fils qui vient voir sa mère, le matin et bloque la rue. Coule-coule. Elle n’est pas belle la vie à Sao Jorge…

Cette semaine c’est donc la semaine culturelle de Velas. Nous avons apprécié les danses folkloriques ( c’est eux qui le disent).Il y a pas moins d’une dizaine de buvettes, et autant de stands où on peut manger. Bon c’est la tambouille états-unienne. Et arrive le grand jour, Ana Moura, JM se rapproche de la scène, toujours en attente, mais dubitative. Ah ! J’ai des doutes, me dit-il, batterie, synthé… hum hum. De la fumée, un air de Fado et la star arrive,Toute vêtue de Rose, C’est elle. Un répertoire que tous les spectateurs reprennent. Ils connaissent leur classique et il y a du monde. Nous sommes ravis, hélas, le sonorisateur est nul et c’est bien dommage. Ana, discrètement lui demande de baisser les basses, c’est plus audible, mais très vite il recommence. Quoi qu’il en soit, Voir Ana Moura à Sao Jorge, cela a été un vrai bonheur et nous pensons déjà à retourner à Lisboa pour le fameux week-end de Fado. Un CD c’est bien, mais voir un artiste sur scène c’est ressentir toute sa passion, ses émotions surtout quand le public participe, et là c’est le cas, beaucoup plus de monde que les autres soirs, jeunes et vieux. Le Fado, ils aiment et connaissent leurs classiques. Un moment fort. Nous aurions aimé acheté un CD, mais ici, rien n’est comme chez nous, il n’y a pas de CD à vendre après le spectacle, dommage.

Samedi, nous nous rendons au Parco secondaire écouter les cantigos. Ce sont des chanteurs locaux, le pendant du kan an diskan local, chant très lent comme les gwerzes de Denez Prigent, un chanteur commence une improvisation, le deuxième continue. Il peut avoir 4 chanteurs, sans doute plus. Ils sont accompagnés d’une guitare folk et d’une « guitare « du cru. Nous ne resterons pas, car demain, nous prendrons le car pour le nord de l’île. Une attraction aux Açores, la tourada , traduisez lâcher de taureaux est extrêmement populaire ici et nous assisterons à l’une d’elles sur le port.

Le car est à 7 h 25, notre chauffeur est là, nous fait coucou, nous ouvre le car, et part fumer son « cigare » (cigarette). Nous arrivons près du supermercado où attendent les « filles » qui vont à l’usine de Calheta. Oh ! Oh ! Cela paraît très difficile ce matin, les yeux sont petits. Une semaine de fête, plus le boulot …

En route pour les fajas de la côte Nord. Les fajas sont le produit de flux de lave entrés dans la mer, ou bien d’éboulements de terre et de rochers, à la suite de secousses sismiques, de pluies intenses ou d’autres instabilités affectant les falaises. Les secousses sismiques sont fréquentes aux Açores, plus particulièrement dans ces îles Pico, Terceira, Graciosa, Faïal, Sao Jorge. Un des derniers a fait 1200 morts à Sao Jorge, et plus particulièrement à la Calheta séisme et tsunami. On en parle peu ici.

Cela descend bien , avec des miradouros tout au long de cette descente. Magnifique. Il fait beau, la Faja de Cubres est la plus belle, selon José et nous sommes d’accord, Il y a une étendue d’eau , avec une ceinture côtière. On y trouve des mérous , des clams, des crevettes, des mulets, l’eau est salée. Comment l’eau rentre, cette ceinture semble hermétique ? Il y a aussi quelques îlets où nidifient les oiseaux. Ces falaises sont impressionnantes.
Une église construite vers les années 193O et le clocher a été construit plus tard. Comme toujours imposante. Nous repérons,un snack, car nous n’avons pas trouvé quoique ce soit à Norte Pequeno. Super. Cette faja est habitée, avec quelques maisons. Nous continuons vers celle de Caldeira de Santo Cristo, on sent bien la marée, comme on dit, l’eau est claire dans cette Lagoa d’eau salée, qui ressemble à celle de Cubres. Ici, il y a quelques maisons aussi, mais le chemin fait de lave rouge et petits cailloux n’est pas très large, très joli, bordé de rambardes faites avec du bois de bruyère, qui sont ici de grands arbres. Nous avions vu des quads, qui nous faisaient froncer le nez, mais franchement, à part ces véhicules, on ne voit pas comment accéder aux fajas do Belo, dos Tijolos et celle de Santo Cristo. Il y a des fondations à celle do Belo pour de futures constructions et quand on voit les parpaings, on se demande comment, ils sont arrivés ici.Il y a deux maisons qui reçoivent des surfeurs à La faja de Tijolos, sûrement fermés l’hiver. Celle de Santo Christo, a bien sur son église, super bien entretenue, fleurie, il y a même un camping, spartiate, mais pour les randonneurs à pied, c’est intéressant. Il y a même un restaurant. On se demande d’ailleurs comment se fait le ravitaillement. Il n’y a qu’un seul chemin, et des heures de restriction pour la circulation, sans doute vu la poussière que soulèvent les quads.
Nous continuons cette randonnée, admirant ces falaises, et allant vers une cascade. Nous nous trompons de chemin, revenons sur nos pas et finalement nous la trouverons. Il faut dire qu’à un moment, les marques du chemin pédestre ont disparu et forcément, il y avait une chance sur deux de se tromper. Eh !
Un bain de pied dans une eau glaciale, mais pas de bain. D’ailleurs il n’y a que JM qui se baigne ici. Cette petite cascade n’a pas la grandeur de celles de Flores, mais ces Fajas étaient à voir. Nous nous arrêterons sur le chemin du retour à Cubres manger un bout, comme aurait dit notre Annette, 2 sandwichs, une bière, une eau minérale, un peu plus de 5 €, vraiment économiques, mais il faut les trouver, les sandwichs…

Sao Jorge est une île très belle, riche en randonnées, avec une population très accueillante, souriante, la vie est très abordable, la petite ville de Velas, calme, pas trop de voitures, de belles rues pavées, un supermercado où l’on trouve presque tout, une boucherie-charcuterie tout près du supermercado, avec des produits locaux, un magasin de fruits et légumes, près de l’église JM qui se baigne dans une des piscines naturelles, passe toujours par le centre pour revenir au bateau, car cette cité est très attachante, avec son kiosque à musique,ses belles maisons, ici pas d’immeubles. Nous avons beaucoup aimé cette île, mais le manque de transports en commun, et le prix prohibitif des locations de voiture, des taxis, met un petit bémol à cet engouement pour elle. Demain, nous changeons de « crêmerie » route pour Terceira.

Terceira

Nous partons dans l’après-midi du 12 juillet, les fichiers grip n’annoncent pas de vent. Torpen, passé la côte sous le vent n’apprécie pas trop, vent debout, avec une mer hachée à la pointe de l’île. Il est raplapla le pauvre. Quelle galère. Nous arrivons au petit matin, après des passages sans vent.

Il y a un ponton d’attente, et une horreur d’hôtel 4 ou 5 étoiles, juste au-dessus, pourtant l’île est classée au patrimoine de l’UNESCO. Comprend pas.
Nous faisons les papiers, une petite sieste et nous partons découvrir la ville, car nous cherchons toujours une bouilloire et du gaz, car il n’y a pas de bouteille de camping gaz à Flores, ni à Sao Jorge. Effectivement, en l982, nous avions acheté un fougon ( réchaud à alcool). Ici, ils remplissent les bouteilles. Nous espérons que cela sera moins cher qu’en France, en Guadeloupe, ou même en Galice, car là aussi, les recharges sont quand même à un prix exorbitant. Comme partout, où ils rechargent les bouteilles, ce sera 3 pour le prix d’une ailleurs, cherchez l’erreur. Nous sommes un peu assommés par la ville qui est grande, mais beaucoup de magasins. La carte bleue va chauffer…De temps en temps, et sans JM … car les magasins pour lui…

La ville est une ancienne ville fortifiée, avec de nombreux militaires. Les autochtones se promènent beaucoup sur le port, font leur jogging, se rencontrent. Une particularité dans toutes les îles, ce sont les « sièges » en pierre, encastrés dans les murs du port, ou bordant un endroit avec point de vue , et bien des fois dans des endroits très isolés.
Nous partons à la découverte de la ville qui est pavée. C’est joli, mais il n’y a pas de rues piétonnes et ils roulent vite. Cela fait un boucan ! Surtout quand on va écouter un concert sur la place de la mairie… de toute façon, les portugais, parlent en écoutant la musique ! mais il y a le jardin Duque da Terceira
un magnifique parc, bien entretenu, calme, de nombreuses variétés de fleurs, des arbres leur nom écrit sur des Azuleros, avec des escaliers qui mènent à un mémorial gigantesque. Ils aiment bien faire des choses grandioses. Il faut dire que cela vaut le coup d’oeil, on a une vue sur la ville, et São Jorge avec des miradouros bien sûr. Ils savent faire cela très bien, mais il faut chercher.
Nous nous arrêtons dans un magasin d’artisanat, et une charmante jeune femme nous accueille, nous donnant un plan de la ville, et des renseignements sur le meilleur restaurant de Matheus, une ville voisine , nous disant qu’il faut goûter absolument les Lapas et Cracas, nous donnant même des tuyaux pour le Fado à Lisbonne. Elle est du sud du Portugal et vient de s’installer ici, une vraie mine de renseignements. Renseignements pris, les lapas sont des berniques et les cracas des bernacles. Hum, hum. Nous nous contenterons de la spécialité de gâteau : les Donas Amelia, de la pâtisserie de la rue perpendiculaire à la place de la mairie sont très bons. Un petit gâteau de farine de maïs, cannelle et en deuxième goût, citron. Très agréable. Ceux du super marché, bof !

A Angra, nous verrons un groupe folklorique, au kiosque du parc, le soir. Un autre sur la place des douaniers. Il y a eu aussi une semaine d’information sur l’armée : futuro es aqui. Et bien sûr , le dimanche, clôture avec les huiles militaires et les notables. Comme chez nous. Discours, décoration . Arrivée de la troupe en courant. Puis le défilé, musique militaire. C’est d’ailleurs la première fois que je vois ce genre de manifestation en vrai… Nous finirons par visiter le musée de cette ville, très riche, intéressant, une collection de carrosses, des informations sur les séismes, car ces îles ont vraiment une activité sismique importante. Nous apprendrons d’ailleurs que la ville a été détruite en 1980 à 75 %. Incroyable, vu ce qu’elle est actuellement. Nous découvrirons aussi qu’il y avait un concert d’orgue, ce matin en même temps que la prestation militaire…

L’après-midi, nous allons sur le Monto Brazil. Nous penserons à notre petit fils, car il y a un grand parc avec des jeux, dans un cadre ! Très usité d’ailleurs. Bon il y a du boulot en France.
La promenade pédestre serait très sympa, s’il n’y avait les voitures qui empruntent une partie du chemin avec les marcheurs et qui soulèvent une poussière, qui stagnent dans l’air Bof ! Par contre, de très beaux points de vue, comme ils savent le faire, sur la ville, la mer.

A Terceira, pas de problèmes de bus. Il y en a qui sillonnent l’île, nous prendrons le car en ville, à deux pas du bateau pour Sao Sebastiao. Le chauffeur nous indique lorsque nous descendons du car, que l’arrêt de, car pour Angra pour le retour est de l’autre côté de la place. Super ces chauffeurs, serviables.
Notre regard est attiré par la maison de l’Esprit saint, une des plus belles que nous avons vu, et elle est visitable. L’église, toujours imposante est en rénovation y compris la restauration de fresques.
Le chemin pédestre est un vrai chemin, très varié, une petite route de charrette en ciment, un chemin de terre, autrefois empierré, très bien indiqué, avec des deux côtés des murets de pierre. Nous cheminons aussi le long de champs de maïs, à travers des bosquets de Bruyère du Portugal, pas beaucoup de troupeaux, mais ils ont laissé des traces, l’herbe est rase, sèche. Les hortensias manquent, mais c’est la première randonnée, cela monte et descend, sur ce chemin deux ruines de fort, le Forto do Pesquerio dos Menimos et le Forto et les îles Bom Jesus

La promenade continue jusqu’au phare dos Contendas, mais nous venons d’apprendre que la visite ne se fait pas aujourd’hui. Ce qui perd l’intérêt d’y aller. Nous revenons par le même chemin, admirant pour la deuxième fois, les points de vue, aménagés, notamment sur le port de Praia da Vitoria et des falaises plongeants dans la mer, impressionnantes, aux belles couleurs rouges, ocre.
Il ne fait pas si beau qu’à Sao Jorge en ce moment et nous décidons de visiter Praia da Vitorio, port industriel avec une petite marina municipale , de nombreuses plages. Nous y allons en car. Bof ! Peu de place, les commerces sont assez loin d’elle, bien mieux protégé qu’ Angra, . La ville est jolie, de nombreux magasins, les supermercados sont assez loin, un plus pour la culture, avec des citations de poète, en Azulejos sur les murs des maisons. La vie y est plus chère.

Nous continuons nos visites par Mathéus, l’ambiance particulière d’ un petit port de pêche, cela nous fait plaisir, curieux des techniques de pêche. Ils pêchent à la palangre lesquelles sont très longues, 50 mètres environ, les fils de pêche sont très rapprochés. Cela ne doit pas être facile de débrouiller tout cela. Grande église comme il se doit. Maison de l’Esprit saint en face.

Nous prenons le car pour l’ouest de l’île, les champs sont séparés par des murs en pierre et nous retrouvons quelques séparations faites d’hortensias. Par contre, de l’ensilage, des pâtures, quelques troupeaux, mais il y a un truc. Les champs de maïs sont nombreux. Où sont les troupeaux ? Le chemin de randonnée est au milieu d’une forêt de pins, très droits, ombragés. Nous déjeunerons près du lac. A sa surface des bulles, que je prenais pour de la pluie, quelques points de vue, nous traversons forêt, prés avec vaches laitières, chemin crunch-crunch mais surtout en descendant , nous voyons une faille, un baranco quoi ,impressionnant. Nous reprendrons le car à Serreta, petite ville très propre, avec des maisons différentes des autres îles, basses, ou avec un étage, mais un toit à 4 pans, et une cheminée originale. Finalement, chaque île est différente.

Côte Nord Ouest, départ à 7 h 45, vers Biscostos. JM essaie la prononciation de Terceira. Cela fonctionne, il faut avaler et chuinter en même temps. C’est pas compliqué : biscotchs. Nous rencontrons deux jeunes filles qui ne parlant pas du tout le portugais nous demandent si nous faisons la même balade. Eh non, les nuages sont absents des sommets, nous profitons pour faire la balade de : Rocha do Chambre.
Le point de départ est à 3-4 km sur la route transversale qui mène à Angra. Oh ! La route est uniquement aux voitures, pas de bernes et ils roulent vite. On va essayer de ne pas se faire tailler un short. Je dois dire que je râle un peu, l’asphalte me décourage toujours, et malgré mon pessimisme, nous arrivons au début du sentier.
Comme souvent, une route rouge, un peu crunch-crunch, puis un chemin, qui nous rappelle certains chemins des Canaries. Des pierres rondes, plus ou moins grandes, restes des diverses éruptions, entre une haie ombragée de bruyères du Portugal. Il vaut mieux regarder où on met les pieds, mais après la route de tout à l’heure, un vrai régal, puis nous commençons l’ascension à travers une forêt de conifères d’une variété qui aurait donné des mâts de bateau, droit comme un i, nous traversons des ponts, mais pas d’eau, le lit des « ruisseaux ou rivières » est très encaissé, nous nous posons beaucoup de questions sur ces failles, mais nous n’avons pas de géologue sous la main. Alors on se fait notre petit cinéma. Nous verrons des ouvriers qui ont coupé ces conifères, petits, peut-être pour faire des piquets ? On continue à monter, à un moment il y a même des cordes. Cela nous aide, car c’est vraiment pentu. Et là-haut, le spectacle, à couper le souffle. La chambre, une étendue gigantesque, couverte de plantations très denses, avec ces roches d’une hauteur vertigineuse la surplombant. Vue sur les Picos Vermelho, Gordo, Pico do Gaspar, Pico Alto. Une vue sur le Juncal d’un petit chemin sur la crête bordé d’hortensias en fleurs. En regardant de plus près il y a même des Lezeu golawil ( je ne certifie pas l’orthographe, mais la traduction – herbe qui guérit la peur- ). Nous rencontrons un jeune homme, qui lui aussi s’extase. Casse-croûtons avec cette vue et la descente avec un bruit qui s’intensifie et qui est celui d’une centrale électrique selon JM, dont nous voyons la fumée. Sans doute une source d’eau chaude….
Nous visiterons le musée du vin à Biscoitos, trace d’un passé, avec de beaux outils, bouteilles, et quelques rangées de vignes et le nom des cépages (cabernet sauvignon, et d’autres locaux) Dégustation oblige, nous achèterons un vin cuit, et un vino verde de l’île.

Vraiment la plus belle randonnée sur cette île.

Nous faisons aussi plus ample connaissance avec Michèle et Roger et louons ensemble une voiture pour visiter l’intérieur de l’île, où se trouve,le Algar de Carvao, un cône volcanique où se développe cette impressionnante conduite qui a eu son origine en 2 périodes distinctes. Durant l’activité volcanique, ont été émis des écoulements laviques balsatiques très fluides qui ont couvert une surface de 16 km2. Les dimensions de l’ouverture de l’Algar est de 17 x 27 m et permet le passage vers une conduite verticale de 45 m, et un deuxième dénivellement vertical qui donne issue à un lac limpide de 15 m de profondeur, une grande grotte qui commence dans un cratère et aboutit un espace truffé de stalactites appelé la cathédrale tant l’endroit est grandiose.
Nous montons aussi sur le point culminant de l’île, et le temps étant beau nous pouvons admirer le paysage et les îles environnantes.

Nous avons vraiment beaucoup aimé, les îles où nous sommes passés, un accueil, une gentillesse, vraiment un peuple à connaître, la vie par contre doit être plus difficile l’hiver avec les coups de vent, l’humidité.

Traversée Açores Galice

Mais le temps passe et nous voulons nous arrêter un peu en Galice distante de 900 miles (environ1800 km.) avant de remonter sur la Bretagne. Les fichiers météo nous donnent une fenêtre de passage et nous larguons les amarres le 31 juillet au matin. Comme prévu au départ, peu de vent, risée Yanmar jusqu’à 3 heures du matin pour sortir de l’anticyclone des Açores. Puis le vent se lève de l’arrière et nous commençons cette étape calmement, mais cela n’a pas duré. Le vent a forcé rapidement 15 à 20 nœuds, rien de bien méchant, mais la mer est devenue agitée à forte avec des houles croisées nous secouant comme des pruniers, mais on avance bien à 6 nœuds en moyenne. Après 3 jours de ce régime, le vent passe au Nord, puis rapidement au Nord Est nous faisant passer au près dans un vent de 20 à 25 nœuds,voire plus, car l’anémomètre plastimo donne plus, le Raymarine moins… nous faisant regretter les allures portantes, avec 2 ris et le génois un peu enroulé, le bateau est copieusement arrosé, heureusement qu’il y a une capote. Mais étrangement, l’eau trouve toujours des endroits pour suinter dans le bateau et nous installons à la hâte des chiffons, serviettes, petits seaux pour nous en prémunir. Le vent n’est pas trop fort, mais la mer est désagréable avec ses paquets qui déferlent dans les sabords et sur la capote avec le bateau qui cogne dans certaines lames. Après 3 jours de ce régime orangina où chaque déplacement doit se faire en s’agrippant fermement sous peine d’aller valdinguer Dieu sait où, nous croisons la route des cargos et approchons enfin de l’Espagne. Le vent est passé plus au Nord et la mer s’assagit, nous pouvons enfin faire un cap sur Ares notre destination. A l’approche des îles Sisargas, le vent tombe pour de bon et nous finissons notre traversée comme nous l’avions commencée au moteur pour arriver à minuit devant la plage d’Ares, un lac, où nous mouillons. Après un apéro bien mérité et un bon repas une nuit de sommeil enfin complète (nous prenons les quarts de nuit tous les 3 heures) bercés par la seule Morphée, divin.

Les Açores

La traversée Guadeloupe Florès

Dernier bain à Rivière Sens, derniers mails, fichiers météos des Antilles, et ceux ci nous paraissant sympas, nous décidons de quitter la Guadeloupe le 6 mai 2017.

Nous sommes au près bon plein pendant les 3 premiers jours sous pilote automatique depuis que le bateau a été équipé d’un nouveau panneau solaire qui assure le chargement des batteries, en route directe, que demander de mieux. Torpen n’est pas d’accord avec nous le pauvre, une vraie carpette, 3 jours c’est long, puis le vent s’oriente au SE plus sympa, c’est à dire au portant, la mer se calme, et les poissons volants lui font oublier ces derniers jours. Le 12 Mai c’est l’anniversaire du bosco, planteur et repas amélioré pour fêter l’évènement et le captain a pensé à offrir une paire de créoles pour la circonstance. Les fichiers météos que nous recevons par le téléphone satellite nous indiquent les directions et force des vents. Nous les prenons tous les 3 jours pour 5 jours environ et ils nous annoncent une assez bonne météo, hors mis une dépression un peu plus forte à l’approche des Açores. Au passage du front, nous sommes sous pilote automatique, le vent arrière est assez fort et tourne d’un coup sous des rafales de 30 à 40 nœuds nous faisant empanner. La voile prend à contre, mais la bôme est assurée par un retenue qui va plier 2 chandeliers et exploser une poulie. Le jour suivant nous nous apercevrons qu’une barre de flèche s’est un peu affaissée. Plus de peur que de mal et le vent se calmant un peu, nous reprenons notre train train habituel. Nous sommes un peu étonnés, car nous rencontrons peu d’oiseaux marins lors de cette traversée.

Nous aurons du vent, tout au long, et en route directe, on dirait que le Kan er Mor sent l’Europe, il galope, galope toujours sous pilote automatique et nous voyons l’île de Flores vers 16 heures T.U. le 24 Mai. Nous rentrons dans le port de Lages où il y a une marina vers 22 heures, au son des Cagarros ( puffin cendré) une espèce qu’on ne trouve qu’aux Açores et en Afrique vers où ils migrent l’hiver, qui viennent sur les falaises des Açores la nuit et retournent en mer la journée. Nous trouvons leur chant très accueillant.

Les Açores, ont un statut politico administratif autonome, de la république du Portugal. 245000 habitants  sur 9 îles dont un peu moins de 4000 à Florès.

Ces îles ont été peuplées au départ par des Hollandais, des colons flamands, puis une centaine d’huguenots français après la révocation de l’édit de Nantes.

L’île de Flores (fleurs) que nous apercevons le 24 mai au soir, porte bien son nom. Très verte, vent, pluie, on se sent déjà chez nous, en plus chaud. Il fait 2O° dans le bateau. Elle est la plus à l’Ouest de l’archipel et un peu isolée avec Corvo minuscule, à 200 kilomètres de Faïal.

Les formalités sont très simples. Chose qui nous paraît invraisemblable, l’employé du port de Lages, qui fait le boulot du port de commerce et de la marina, ne nous fait pas payer d’avance : on verra cela à votre sortie, confiant ? Non ? Nous avons décidés de rester un mois, dans cette île qui nous avait beaucoup marqué en 1982 lors de notre précédent passage

Bien entendu, elle a bien changée, Il y a des cultivateurs, quelques rares pêcheurs, et des fonctionnaires. Le cargo ravitaille l’île 2 fois par mois. Ici, c’est difficile de dépenser de l’argent, il n’y a pas grand chose à acheter. Nous voyons bien de beaux jardins avec des salades, des tomates, une basse cour, mais au supermercado, que nenni… Pour avoir de la viande, c’est un peu compliqué pour nous. Il faudrait commander, puis quelques jours après prendre livraison. Aujourd’hui, le cargo est arrivé, nous allons aller au supermercado, dans la soirée, car les fraises d’il y a 15 jours étaient super bonnes et à 3,49 € le kilo ! Faut pas se priver.

Les gens sont charmants, une île en dehors du temps. Au port, les bateaux locaux sont sur terre plein. Il y a 2 grues et chacun met et sort son bateau de l’eau. Pas de dégradation, on croit rêver. Il est certain que chez nous cela paraîtrait difficile. Nous aurions aimé manger du poisson. En principe, il y a une coopérative de pêche, où, sont marquées les heures d’ouverture, mais depuis un mois, elle n’a jamais ouvert. En fait, il semblerait que les pêcheurs, préfèrent faire du troc. Un poisson contre du rhum, du pâté. On les comprend un peu, le prix du panier de la ménagère n’est pas cher, mais il n’y a pas une grande variété de choses à acheter.

 

 

Faja lopo vaz

Faja, un nom qui revient souvent dans les villages désigne un plateau formé par les chutes de pierres des falaises volcaniques, donc assez bas et bénéficiant souvent d’un micro climat à l’abri des falaises.

Le temps est changeant, et dès qu’il fait beau, faut y aller. Les transports en commun sont liés aux scolaires, et ne circulent pas le week end, mais la marche ne nous fait pas peur . Par contre ici, pas question de se rafraîchir par un bain en arrivant à la cascade, brrr, l’eau est glacée !!! Les paysages sont grandioses. Les pâturages sont nombreux et il y a peu de troupeaux, nous nous disons qu’il pourrait y en avoir plus, mais après tout, si cela leur suffit. N’ont-ils pas raison ?

Tout près de Lages, il y a une petite ballade à pied : Faja lopo vaz. Nous nous décidons malgré le temps incertain. Comme c’est l’habitude, en rencontrant des gens, nous disons Bom dia, le matin, Boa tarde à partir de midi.

On se sent un peu comme chez nous, la température, la mer, le crachin ( sur les hauteurs). Sauf qu’ici c’est une île volcanique, et les hauteurs, plus hautes que nos monts d’Arrée. Le chemin commence par une petite route, mais peu gênant car les voitures sont peu nombreuses, toujours un signe du conducteur. Pas très long, la rando, petit crachin 3 km 800 de Lages. Nous arrivons en haut de la falaise, 3 km 8OO. OH ! Oh ! Et 2 heures en plus. Bon on verra bien. Très facile, nous descendons vers la mer par un petit chemin pédestre assez escarpé et arrivons près d’une maisonnette, bien isolée. Faut pas oublier la boîte d’allumettes… un champ de bananier, quelques bovins dans les prés entourés de pierres, mais pas âme qui vive. Du bois flotté en pagaille sur la grève. JM me regarde : non non, rassures toi, je n’en prendrai pas, sinon bonjour le portage. Comme ici, il ne gèle pas, les fleurs annuelles sont vivaces, petit crachin pour le retour.

Faja lopo vaz

Faja lopo vaz

Le sentier de Faja lopo vaz

Le sentier de Faja lopo vaz

 

Une marche nous conduit du port vers les Caldeiras (lac de cratère) de Lomba et Rasa distants de 5 km. Un peu de nuage en arrivant près des lacs qui environnent les collines au vent, mais les lacs sont magnifiques, aussi nous prenons quelques photos et continuons un peu la route. En l’espace de quelques minutes, nous entrons dans le brouillard, ou plutôt l’inverse. Les lacs disparaissent dans la brume et la pluie commence à tomber. Nous mettons alors nos capes et retour sous la pluie qui ne nous quittera qu’à l’arrivée au port.

Caldeira Fonda

Caldeira Fonda

Caldeira Rasa au début des nuages

Caldeira Rasa au début des nuages

 

La côte Ouest est complètement différente de la côte Sud, mais comme nous dit une habitante de l’île , aucun endroit n’est moche dans cette île.

La ballade suivante partait de Lajedo pour aller à Fajà grande, seulement un pont s’est effondré et le nouveau chemin est trop long pour atteindre Faja grande, aussi nous montons dans le car à Mosteiro.

Lajedo 47 habitants, une grande église ! Le plus petit hameau, village a son église. La religion est importante aux Açores. L’esprit Saint (espiritu santo) est très présent. L’autre jour, nous avons vu une jeune fille avec la couronne de l’esprit saint, qui faisait la quête au café du port. Les personnes donnent une pièce puis embrassent la couronne de l’esprit saint. Le week end suivant, procession sous la pluie et messe catholique ponctue la semaine. Dans chaque village, maison de l’esprit saint et église sont l’une à côté de l’autre. A la fin de la cérémonie, fête et repas sous chapiteau. Cela nous rappelle des souvenirs des sardinhadas, , lors de notre précédent séjour, il y a … avec les navigateurs de l’abri de Santa Cruz, capitale de l’île. José Augusto n’est plus et Adélia, comme nous, a bien vieilli. Souvenirs, souvenirs.

Nous parcourons un sentier empierré,en bas de Lajedo, Il faut bien regarder où on met les pieds, car les troupeaux de vaches passent par là et elles laissent des souvenirs, si vous voyez ce que je veux dire.C ‘est très vert, l’eau est partout, ruisseaux, cascades, les fleurs sont nombreuses, les fougères aussi, orangers, bananiers. Les hortensias sont en boutons.

  Nous reprenons le mini-bus pour continuer cette côte ouest, quelques jours plus tard. Toujours aussi beau de Fajazinha à Faja Grande, le paysage ressemble au bocage breton, avant le remembrement , mais ce sont les haies d’hortensia qui bordent, les routes, les champs, les rivières qui sont magnifiques car depuis quelques jours nous ne nous lassons pas d’admirer leur floraison … nous rencontrons peu de marcheurs.

Nous louons une voiture pour aller à Ponta Delgada, Santa Cruz, et les lacs du centre, car pas de cars pour nous approcher du sentier pédestre. Santa Cruz a bien changé depuis notre précédent passage il y a 36 ans. Nous revoyons le port en plein travaux et Adélia qui habite toujours là.  Nous avons pu faire les vrais touristes … les paysages sont grandioses, et les miradouros ne manquent pas, très bien indiqués, les vues impressionnantes, hélas sur le chemin du retour, les nuages étaient trop bas et nous n’avons pas vu les lacs des cratères au centre de l’île.

Nous désirons faire la dernière randonnée de Faja Grande à Ponta Delgada, 13 kms, mais pas de transports nous permettant de nous mener au point de départ. Cependant, depuis notre arrivée, nous avions remarqué, un monsieur, qui venait offrir un bouquet de menthe aux autres bateaux, allemands pour la plupart. Il était d’ailleurs souvent à la marina, amenant des sacs aux navigateurs, partant avec eux. ??? Et Hier, j’ai eu le droit à mon bouquet de menthe. Je me suis payée le culot de lui demander ce qu’il faisait sur les pontons. Eh bien c’est l’homme providentiel : il est là pour essayer de satisfaire nos demandes, moyennant finance bien sûr, mais tellement sympathique. Il vit là depuis 12 ans.

Nous profitons de ses services pour nous amener à Ponta Delgada, pour faire cette fameuse promenade, difficile selon les dépliants de l’office du tourisme…, à éviter pour les personnes sujettes au vertige. Il était à l’heure, mais comme chauffeur… Les routes de montagnes sont sinueuses, les interdictions de doubler fréquentes. On peut dire que ces dernières ne le dérangeaient pas. Il n’en tient pas du tout compte, roule à gauche dans les virages, nous parle, se retourne pour me regarder,franchit la ligne blanche. Ne sourcille pas quand JM lui dit en riant, qu’il est à la place du mort. Heureusement qu’il y a peu de voiture, et le paysage à admirer.

Il nous amène au phare le plus à l’ouest de l’Europe, en face de l’île de Corvo, le phare d’ Alvaraz . Nous nous promenons autour, il y a des habitants car des poules nous accueillent, nous voyons d’ailleurs le gardien qui cache les lentilles avec des rideaux. Le soleil est de la partie, mais des grains se montrent à l’horizon et nous montons vers le chemin. Que de pâturages, et si peu de troupeaux. Nous traversons à gué plusieurs ruisseaux, de l’eau partout suinte, le chemin est très bien balisé, les points de vue annoncés. Nous n’en manquerons pas, il faut dire que la variété des paysages est là. La variété des fleurs aussi, En haut des caldeiras, il y a des mousses, des bruyères du Portugal, malmenés par le vent. Plus on descend, plus on rencontre des fougères, des arbres, nous pensons que les haies de conifères ont été plantés pour protéger des vents, . Nous trouvons des ruines , des villages abandonnés, dans des endroits qui nous paraissent bien hostiles, mais toujours près d’un point d’eau. Nous nous approchons des cascades de Faja grande, dont l’une se jette dans un petit lac suivi d’un torrent. Sur celui ci, pas moins de 5 moulins à eau ont fonctionné, nous admirons ces paysages grandioses où les verts ont une intensité complètement différente des autres paysages que nous avons connus . Nous nous exclamons sans arrêt : que c’est beau, que c’est beau.

Après un mois passé à Florès, nous mettons le cap sur São Jorge dans les îles du centre de l’archipel avec un petit pincement au coeur.

 

 

Nouvelles antillaises

Le temps passe vite sous les tropiques. La saison cyclonique s’est passée en grande partie pour le bateau, à la marina de rivière Sens et dans les environs ( les Saintes, Malendure, îlet pigeon, Deshayes ) dans des bonnes conditions : un peu de pluie et de chaleur, mais pas de gros problèmes météorologiques. Quand Matthew a passé ici ce n’était encore qu’une petite dépression qui s’est enflée au large de la Colombie au stade de cyclone et a ravagé ensuite Haïti et la Floride. Nous profitons aussi d’une voiture louée à une famille de navigateurs descendus vers Grenade pour écumer tous les sentiers et traces environnantes. Nos mollets n’ont plus rien après ça à envier à ceux des sherpas avec en plus des piqûres de moustiques, de mouches cafés, de fourmis volantes, etc… qui s’en donnent à coeur joie pendant la saison cyclonique, appelée ici l’hiver. Le zika ne nous a pas épargné, mais sans grands effets, juste quelques petits boutons avec les articulations rouillées et un poil de fièvre pendant 2 à 3 jours.

Fin janvier, ici débute la période du carême qui doit emmener au carnaval auquel nous assisterons en Martinique.

Nous recevons notre fils et petit fils en Martinique, l’occasion de découvrir un peu plus l’île où nous avions fait 2 courtes escales.

Tout d’abord Fort-de-France qui malgré un mouillage devant le fort Saint Louis secoué par les navettes de la baie en cours de journée a l’avantage d’être situé au coeur de la ville, puis beaucoup plus paisible le mouillage des 3 îlets et la pointe du Bout, l’anse noire, les anses d’Arlet, Ste Anne et la marina du Marin.( Une petite pensée pour Véronique, qui nous a facilité ce séjour en Martinique.)

Les fonds marins sont très beaux, beaucoup de coraux, des poissons de toutes les formes et couleurs : chirurgien, cardinals, poissons trompettes, chevaliers, papillons, demoiselles, sergents majors, perroquets … Sans oublier les tortues fréquemment rencontrées et une magnifique raie ange de mer.

Nos deux hôtes Youen et Emeric s’en donnent à coeur joie dans cette eau turquoise entre 27 et 29°.

 

 

Mi-février, c’est le carnaval et 3 jours de liesse et de percussions. Ca commence calme avec le Bradjack défilé de gens déguisés souvent dans des voitures « tunées » pétaradant à qui mieux mieux dans les rues de la ville le premier soir, puis le jour suivant, le dimanche, la présentation de Vaval, sculpture en papier de 5 mètres de haut destiné à être brûlé le dernier jour, le défilé des groupes au son des musiques hurlées des hauts parleurs dans les chars et d’une multitude de groupe de percussions avec tambours, maracas, frappe sur des bambous, trombones. Les déguisements sont très variés et colorés et d’une bonne préparation, et faisant souvent appel à la culture locale : vêtements en forme d’ananas, feuilles de palmier, terre ocre, diables rouges, nègre marron, costume indien… Ca commence vers les 3 heures et se termine tard le soir dans une anarchie complète, les groupes se croisent, se suivent, prennent des chemins différents suivis par une troupe plus ou moins nombreuse de carnavaliers déguisés trépignant aux rythmes des percussionnistes.

Le lundi, rebelote, mais avec un thème : les mariés, avec beaucoup de mariages gays et burlesques, toujours en musique.

Le Mardi gras, c’est la sortie des diables rouges toujours avec de multiples groupes et de chars. La couleur tant des spectateurs que des groupes est le rouge et noir.

Le mercredi des Cendres, dernier jour, toujours les défilés des groupes et des chars dans les rues de la ville, mais changement de couleur, ce sont le blanc et noir couleurs du deuil.

Nous rencontrons à cette occasion nos cousins Bruno et Marlène qui sont en vacances ici, où plutôt Bruno nous rejoint à la nage au mouillage, ah ! ce téléphone ! Le soir, nous attendons vainement le feu de joie de Vaval sur la plage de la Française en face du mouillage, nous apprendrons le lendemain qu’il a été brûlé à la pointe Simon un peu plus loin… ce sont les Antilles, l’information a parfois du mal à passer.

Nous revenons vers la Guadeloupe après un passage à Marie galante, qui vient du nom du navire amiral de Christophe Colomb ( Maria galanda) , où nous étrennons la conduite d’un scooter pour faire le tour de l’île, la grande galette comme l’appellent les Antillais est une île très calme avec de belles plages de sable blanc, on a bien aimé, beaucoup moins touristique que ses voisines, les Saintes.. L’île a eu son heure de gloire avec ses 1O5 moulins à vent (ailes) et enfin à vapeur : trois siècles d’histoire sucrière de la Guadeloupe.

Nous ferons quelques balades, le sentier de Murat avec la visite de l’habitation Murat et son éco musée. Une coutume a d’ailleurs retenu mon attention: lorsqu’on offrait une poupée à une petite fille, la maman demandait au curé de baptiser cette poupée qui choisissait un parrain, une marraine, et offrait un goûter à ses invités, coutume qui a perduré jusqu’en 1970.

Sur notre scooter, les cheveux au vent ! (c’est une image, nous avions un casque) et la cape de pluie à portée de main, nous parcourons l’intérieur de l’île, et constatons qu’il y a de petits troupeaux très propres ( vaches, tourillons, taureaux, chèvres,) au milieu de champs de canne. Il reste 3 rhumeries sur l’île, Poisson ( Père Labat), Bellevue et Bielle. En métropole, seul le rhum à 50°est autorisé à la vente, ici par dérogation, le rhum va de 50° à 65°… La production de l’ensemble des îles de Guadeloupe est consommée pour moitié sur place. Comme au Brésil, la canne est plantée pour 5 ans, puis elle repousse, on la recoupe, etc…

Mais il faut songer au retour et la coque du bateau est bien sale, donc retour au carénage à Pointe à pitre pour refaire une beauté à notre voilier puis c’est la préparation à marina Sens pour le retour vers les Açores, courant Mai en fonction de la météo : conserves, matelotage, peinture pont, révision du génois …

Pour nos lecteurs navigateurs, la clearance est à faire entre les îles des Antilles françaises, dixit les douaniers de Marie Galante, parce que nous traversons les eaux internationales.

Nous retrouvons nos connaissances à la plage, jouxtant la marina. La Basse terre restera notre coin des Antilles où nous aurons passé de très bons moments.

Le soleil, la pluie, les bains, c’est un pays de rêve. Les gwadas ne le perçoivent pas. Ils sont assez pessimistes. Quand on leur demande comment cela va, ils répondent ça va si dieu le veut, on fait aller…

Les médias plombent leur moral avec les risques sismiques ( il y a eu d’ailleurs cette nuit, une secousse de niveau 5 à Antigua et au nord de la Guadeloupe) les cyclones et le problème de la chlordécone, le pesticide qui a laissé une pollution pour longtemps, au niveau de la terre, de la mer est, plus que présent, dans leur vie.

Malgré ces soucis, le sourire est toujours là, et on mange les légumes de Samuel, qui mûrissent sous le soleil, au goût incomparable.

Le charmant sourire de Fanny, au marché de Basse Terre qui vend sa production de bijoux.

Une couleur locale sur les marchés antillais sont les épices, qui sont au cœur de la cuisine antillaise héritée de l’Amérique, l’Afrique, l’Inde, l’Europe, mais … mais d’où viennent-elles ?

Quand on s’intéresse aux épices, elles nous font voyager à travers le monde, mais aussi à travers le temps. Les êtres humains les utilisent depuis des millénaires, pour relever le goût des plats, pour se soigner, pour s’embellir. Les égyptiens les utilisaient pour embaumer le corps de leur défunt.

Nombre d’épices ne poussent pas en Europe. La Cannelle, les clous de girofle, le poivre, pour ne citer qu’eux ont traversé le continent asiatique à dos de chameaux, de mulet sur les « routes des épices » A partir du XVème siècle les Européens ne veulent plus dépendre des marchands arabes pour s’approvisionner. Ils décident de chercher de nouvelles routes par la mer. Portugais, Espagnols, Anglais, Hollandais, Français se sont lancés à travers les mers à la conquête des épices, noués des alliances commerciales avec les peuples. Hélas ils ont souvent annexé ces territoires et exploité les habitants pour s’enrichir.

D’où vient l’expression «  payer en espèces » ? Au moyen âge, il arrivait que les soldats reçoivent leur salaire sous forme d’épices. Elles valaient tellement cher qu’elles servaient de monnaie, comme si c’était de l’or.

De « payer en épices » on est ainsi passé à l’expression «  régler en espèces ». Regardez le prix des épices au kilo ! Vous serez surpris.

Aux Antilles, l’arrivée des travailleurs indiens va révolutionner la cuisine antillaise.

Toutefois s’il reste quelques passionnés ( Mme Vanille au parc aquacole à Pigeon près de bouillante, le jardin de Cantamerle, l’arborifruit, près de Goyave en Guadeloupe ) qui cultivent de la vanille, du roucou, muscade, cardamone, cannelle, en petites quantités, le reste vient du continent asiatique, alors les marchés des épices, méfiance.

Une épice que j’aime beaucoup pour préparer un plat, est le marsalé : l0 c. soupe de coriandre, 4 c. à s. poivre noir, 4 c. à s. de cumin, 2 c. à s. moutarde, 4 c. à s. de gousses de cardamone. 2 c. soupe de muscade rapée, 2 c. soupe de girofle en poudre2 c. à s. de cannelle en poudre, 2 c. piments forts, l c. à café de fénugrec.

Faire griller, cumin, coriandre, fénugrec. cardamone décortiquée, moutarde + ajouter le reste. Si on ajoute du curcuma, cela devient du Cari

Poulet massalé : 4 pers. 1 poulet découpé en morceaux, 5 tomates, 3 oignons, 5 gousses d’ail, l C. café curcuma, l c. soupe de masalé, quelques feuilles de caloupilé (facultatif), 2 c. soupe huile, sel, poivre

Dans une cocotte, mettre l’huile, faire dorer le poulet découpé, ajouter l’ail et les oignons hachés, laisser suer 5 minutes, puis ajouter les tomates concassées, les épices. Mouillez de 45 cl d’eau. Mijoter 50 mn. Servir avec du riz blanc.

(je trouve que les feuilles de caloupilé n’apportent rien à ce plat.

Acras de Christophine 4 pers.

2 christophines, 170 g de farine, l c. café levure chimique, 2 œufs, lait, un oignon, 2 c. de ciboulette ciselée, un petit piment ( prudent sur celui-ci) huile de friture, sel

Coupez les christophines en deux, otez leur cœur filandreux, éplucher. Râpez-les.

Dans un saladier, mettre la farine, le levure, les christophines rapées, l’oignon et l’ail rapés, 2 œufs, 2 c. soupe lait,(personnellement, je mets 2 c. à soupe de lait en poudre, car les christophines jettent de l’eau,),le piment rapé, . Mélangez intimement.

Portez l’huile à 160° environ et y déposez-y la préparation par petites cuillérées,les retourner lorsqu’ils sont à peine dorés avant de les mettre sur un papier absorbant, une fois l’autre face dorée.

( On peut faire cette recette avec de la courgette( bien l’égouttez celle-ci rejetant de l’eau) ou de l’aubergine.

Gratin de christophines

Cuire 15 mn les christophines à la vapeur, laissez les égoutter, une nuit au réfrigérateur sur du papier absorbant .

Faire une sauce béchamel à laquelle on ajoute du gruyère rapé, qui devient une sauce mornay.

Beurrer, un plat à gratin, ou des plats individuels, mettre les christophines coupées en lamelles, des lardons frits, la sauce mornay, du gruyère pour le croustillant. 2O-25 mn au four

N’oublions pas les fleurs et arbres aperçus lors de nos ballades sur les traces.

 Un visiteur des fleurs que nous apercevons très souvent de façon furtive lors de nos promenades en forêt, le colibri appelé poétiquement au Brésil béga flores (embrasseur de fleur)

De notre séjour aux Antilles, nous garderons un attachement particulier à la Basse terre.

Transat Retour

Vous pouvez suivre la progression de la traversée du voilier Kan er Mor à partir de la page :
http://tribulations.fr/transatlantique/
Régulièrement, les points GPS seront rajoutés au fur et à mesure de l’avancement du voilier sur une carte.