Archives mensuelles : août 2016

Petits formats

 Petits Formats vs grands formats

Sans être de très grands formats comme la peinture d’histoire du 19ème siècle (exemple le Radeau de la Méduse, 5 × 7 m environ), le choix d’une grande dimension esthétique pour un tableau devrait permettre d’engager le spectateur en l’immergeant dans un espace dominant.

Raymond Altès peinture Serge Gainsbourg

Rapport d’échelle à partir du tableau – portrait de Serge Gainsbourg (peinture au couteau)

Souvent lorsqu’on regarde un très grand tableau, nous sommes impressionnés et invités à nous attarder autour de chaque détail jusqu’à nous solliciter physiquement. Nous tournons autour de l’oeuvre certainement pour le plaisir de faire circuler notre regard du côté de chaque touche de pinceau qui rend parfois visible le geste du peintre. Nous approchons, reculons pour jouer avec l’échelle en ayant envie de déceler le rôle que l’artiste nous a laissé en tant que spectateur.
Comme vous le savez, mon habitude est de peindre avec des moyens ou grands formats où je me sens certainement un peu plus à l’aise.

Une idée me traverse l’esprit depuis un certain temps : peindre des tableaux de petite taille. La petite taille donnera certainement au spectateur un rôle différent face au tableau.

Rouge baiser Raymond Altes

Tableau de 20 par 20 cm comparé à un feutre !
Titre du tableau : Rouge baiser

Spécifiquement, je me sentirai alors obligé d’aller à l’essentiel des formes et des couleurs pour ne rechercher que la qualité du trait et de la couleur en me forçant à simplifier pour ne représenter que l’expressivité de l’apparence. Grossir un détail, aplatir l’espace, arrondir et souvent exagérer les contours tout en cherchant la beauté du motif, voilà un enjeu intéressant pour moi.

Cet enjeu s’est profilé avec ma participation au festival d’art contemporain de Moissac, salon Petits Formats.

Salon de Moissac : Petits formats

Salon de Moissac : Petits formats

Voici, mes dix « drôles de dames » très dénudées ! Je les ai prises comme des études, mais au lieu d’en rester à un dessin papier, je les ai produites avec le désir d’un travail plus abouti … Qui sait un jour, naitra un grand format.

 

Le mystère de la foule !

Expositions

Encore 2 jours et je signe la clôture de ma dernière expo d’été, le 9 août. Les vacances et les expositions parfois loin de chez moi ne m’ont pas permis de travailler ma peinture comme je l’aurais voulu.
De nombreuses expositions temporaires demeurent visibles jusqu’à la fin du mois, en Bretagne … à moi, d’en profiter !
Pour n’en citer que quelques-unes que je ne raterais pas :
Chagall à Landerneau « de la poésie à la peinture »  300 oeuvres ont été réunies pour redécouvrir le parcours d’un artiste inclassable.
Musée de Quimper :  » Autoportraits du musée d’Orsay » en suivant les grands courants des avant-gardistes : les Réalistes, les Impressionnistes, les Cloisonnistes, les Nabistes, les Symbolistes…
Le festival de la photo la Gacilly en extérieur : le thème présenté Hommage à photographie japonaise.
Le nouveau Musée de Pont Aven : Après 3 ans de rénovation, le musée a ouvert ses portes fin mars avec bien sûr un parcours autour de l’école de Pont Aven. À ne pas manquer : Madeleine au Bois d’Amour d’Emile Bernard du musée d’Orsay.

Scène de foule

Je viens de reprendre mes pinceaux. Cette fois-ci, je vous propose une scène urbaine d’une foule qui avance comme une entité, comme un tout vers un lieu sombre certainement mystérieux mais sans être inquiétant.

Tableau de Raymond Altès "Le mystère de la foule"

« Le mystère de la foule » acrylique sur toile 60×73 cm

C’est donc par un travail de la composition, de la lumière et de la couleur que j’ai voulu faire ressentir un aspect de solitude.
« Emporté par un groupe d’individus » peut devenir propice à l’émergence d’un sentiment intérieur de solitude. La foule constitue un véritable creuset pour se sentir perdu ou seul ! Sentiment paradoxal !

Dans la majorité des cas, nous avons besoin de sentir la présence des autres, mais parfois trop de présences autour de nous, cela peut nous gêner. Il nous arrive alors de nous sentir oppressés, prisonniers voire compressés au milieu d’une foule (dans le métro, par exemple).

Toute notre vie, nous cherchons à nous accomplir, à trouver un sens à notre vie, à avoir des contacts avec nos semblables et pourtant nous nous sentons souvent très seuls, très petits au milieu de cet ensemble d’humains agissant comme une entité comme un tout … comme une foule !

Peut-être que ce tableau vous évoquera la célèbre chanson de Piaf :
« Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Écrasés l’un contre l’autre
Nous ne formons qu’un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l’un et l’autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.

Entraînés par la foule qui s’élance
Et qui danse

Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s’envolent
Et retombent tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.. »

Petit diaporama montrant les détails du tableau :