Archives mensuelles : octobre 2015

BRASIL

Tudo bem

Tudo bem

Ce signe, le pouce levé, nous le verrons souvent, cela veut dire tout va bien et dieu sait si les Brésiliens le font. Parce que tout va bien. Victorino, Paul, Ivanilda Nina, Ilaiale et Lito nous ont prêté leur concours pour cette photo qui montre bien leur bonne humeur.

Nous voilà sur le fleuve Paraïba, qui a donné son nom à l’état, que nous remontons jusqu’au mouillage de Jacaré, nous faisons un tour dans celui-ci et sommes hélés par Mike, accent anglais, qui nous dit de mouiller assez loin. Il y a du courant et les bateaux évitant différemment, nous risquons de nous embrasser. Gentiment il vient nous voir, nous donne quelques renseignements. On engrange… Et nous invite le lendemain pour un brunch. Oh, mais cela commence bien, rien à voir avec le public des marinas. On va à la marina qui nous offre la possibilité de profiter de ses services, tout en étant au mouillage. 100 Réals/semaine.

Nous participons le dimanche au brunch de Sheila et Mike, rencontrons tous les bateaux au mouillage ( Lituaniens, Anglais, Sud Africain, allemand) super sympa. Nous rendrons la politesse, tous appréciant la cuisine française. En revenant du brunch lithuanien, JM casse une rame. La solidarité du mouillage nous donne les clés pour refaire deux rames dans un chantier voisin.
Le lundi nous commençons les papiers. Grâce aux conseils de Francis, de la marina nous remplissons les papiers, à peu près correctement, et commençons par l’immigration. En 20 min c’est fait. Mardi, douane et direction du port. Là commence pour nous un va-et-vient, car ils ne sont pas d’accord par qui, commencer ces formalités. Finalement, Silvio sort son insigne et après 15 mn de palabre, tout finit par s’arranger. A la douane on retrouve Sheila et Mike qui mal renseignés ont dû refaire les leurs pour un mois de plus. Pour le Brésil, nous ne pouvons avoir qu’un visa de 3 mois.

On se pose, prenons nos marques. Tout d’abord, vidange du réservoir à Gazoil ( algues) lavage des vêtements. On va à Intermares faire quelques courses. Oh, mais ce n’est pas facile de traverser la 4 voies, imaginez un passage piéton sur la 4 voies Ploemel-Vannes… Nous prenons le train (13 centimes €) pour Cabedelo afin d’acheter des fruits et légumes et profitons pour visiter le fort. Pour l’instant on prend ce qu’on connaît. Après le Cap-Vert c’est l’abondance. Les mangues sont bonnes, les avocats énormes, salade, cerfeuil . On se régale. Hélas ce n’est pas pour tout pareil. Le vin, JM se demande comment on peut faire du si mauvais vin avec du raisin, sucré, ici il est marqué dulce. On finira par trouver un vin chilien correct pour 5 €. Tous les Brésiliens ont le sourire, nous disent bonjour. En un mot, ils sont accueillants.

Le petit moteur tombe en panne. Mac Gyver le répare, et depuis, quelques caprices, mais dans l’ensemble Pen sterk est sympa.

Zut, malgré des précautions pendant la traversée, je sens les symptômes d’un de mes problèmes : visite à la clim (l’hôpital privé du coin), antibiotiques. Tout rentre dans l’ordre au bout de 15 jours me laissant un peu fatiguée. Nous faisons quand même le tour de l’île de la Restinga, en kayak un jour de grande marée,. On voit des Brésiliens pêcher des coquillages. Au retour, JM casse une pagaie. C’est signe de bonne santé chez lui..

Nous prenons le ferry, longue barque plate propulsée par un moteur de tondeuse à gazon. Nous visitons l’autre côté du fleuve, les 2 villages traversés sont plus propres qu’à Jacaré. Il y a une grande route. Nous ne comprenons pas pourquoi, celle-ci est en mi-goudron mi terre et la traversée des villages en terre. Nous voyons des élevages de crevettes, pourtant le long de la côte et dans le fleuve il y a des crevettes… Au retour, notre « skipper » nous fait une arrivée sportive à fond les gamelles pour s’échouer sur la côte.

Nous décidons pour le lendemain d’aller au Cabo Branco à Jaoa Pessoa en bicyclette. C’est Joli. Au retour nous voyons un syndicat d’initiative. Nous y allons et demandons ce qu’il y a à voir dans l’état de Paraïba, on ne nous parle que de plages., O.K., mais des chemins de randonnée ? On nous regarde avec de grands yeux. Ici, les touristes ne s’intéressent qu’à la plage, aux restaurants. Nous nous sentons de drôles de touristes. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Si là, on ne nous propose rien ! nous fouillons sur internet, pas grand-chose, puis je tombe sur un site et nous commençons l’organisation de la visite du parc de Pedra da Boca. Ce sera long

Nous allons visiter Jaoa Pessoa, Francis nous dit que c’est férié. On y va quand même. Comme c’est la fête de Ste Nieves, nous allons vers la basilique. Il y a un office, comme en Galice, les gens entrent, sortent. L’évêque officie ( un peu plus actif que les nôtres) prononce le sermon et c’est animé. A la sortie, une fanfare joue un morceau et quelques fidèles entament une danse spontanément.

Le dimanche, JM peut filmer une régate sur des gajandas «  sorte de pirogue avec une voile. C’est très sportif.

OLINDA

Nous voilà à Olinda, non sans mal. Au terminal de bus, pas d’horaire, pas d’itinéraire. JM commence à se décourager, puis le soir il trouve une carte, nous cherchons le nom des villes les plus proches d’Olinda, retournons au terminal et à force de questions, nous obtenons la réponse souhaitée. Il y a une ligne Abreu de lima- Olinda. Ouf.
Le lendemain matin, 6 heures au guichet. Ah ! pas de passeports, pas de tickets. Ne nous décourageons pas, retour au bateau. Nous prendrons le bus de 8 h. L’autoroute est bordée de champs de canne à sucre. On change de bus. Tout à coup, celui-ci s’arrête. On questionne, 4O mn d’arrêt, mais le chauffeur nous confie à un autre bus pour ne pas nous faire perdre de temps. La receveuse nous dira où descendre. Super sympa.
Dès la sortie du bus, nous sommes assaillis par une armée de guides. JM s’en défait avec élégance. Nous déposons notre sac à la pousada d’Olinda puis flânons dans le centre historique. Ah ben ça alors, un syndicat d’initiative ! Qui plus est, nous renseigne. Olinda fut fondée en 1535. On peut visiter 22 églises, 14 chapelles. C’est petit, coloré. On se croirait en Irlande, le soleil en plus. C’est bien le Brésil ; un effort est fait, c’est propre. Nous déjeunons sur une place de crêpes au tapioca. Il y a une trentaine d’échoppes qui vendent cette spécialité. Nous continuons à flâner, j’achète un sac, deux tee-shirts pour nos bambinos. Nous terminons la soirée devant une assiette de crevettes et un sauvignon, dans l’ancienne gare ferroviaire, transformée en restaurant. Retour à la pousada où nous attendent nos copains les moustiques.
Le lendemain, nous visitons le musée régional. Une charmante dame parlant couramment l’espagnol ( plus facile pour nous) nous fait l’honneur de la visite. Très beaux meubles, collection de porcelaines, avec certaines pièces aux couleurs presque inexistantes. Ce sont les esclaves qui enterraient ces pièces, et oh surprise, elle nous présente une assiette française. C’est du Henrio de Quimper. Très émus, on lui explique. Elle nous dit que c’est la première fois qu’on lui dit cela. Pas possible que nous sommes les seuls bretons à avoir visité ce musée… Nous déjeunons dans une créperia, très bien décorée, crêpes de froment salées et sucrées. Pas de cidre. Nous cheminons vers l’arrêt de bus faisant face à celui où nous sommes descendus. Nous demandons si c’est bien ici qu’il faut prendre le bus pour Abreu de lima. Comme souvent ici, la personne à qui nous avons demandé, demande à une 2 ème personne, qui elle-même demande à une 3 ème et c’est la 4 ème qui nous répond : c’est en face. Nous traversons, mais la première personne, ayant réfléchi, pense que nous allons attendre longtemps, traverse elle aussi pour nous dire qu’on peut faire autrement. Heureusement le bus 936 arrive et 4 mains se lèvent pour arrêter le bus pour nous, adorables, ferions-nous cela ? Hum.

Sabadihno

Dominique, qui travaille à la marina nous dit qu’il faut aller dans le centre historique, vers 15 heures, à un concert qui a lieu tous les samedis. Celui-ci est offert par le gouvernement municipal ( mairie). Les gens écoutent, dansent et boivent. Un instant de convivialité entre Brésiliens. Le premier nous semble de qualité moyenne, le chanteur on n’aime pas trop. Le deuxième samedi, c’est un peu mieux, mais la chanteuse ce n’est pas cela. Je voyais un homme nous regarder et parler à sa compagne. Je l’avais remarqué le samedi précédent qui parlait à des yachtmens de la marina. Il vient vers nous : boa tarde, vous n’êtes pas brésiliens ? Non nous sommes français, bretons en fait. Un verre à la main, il nous dit : je suis irlandais, enfin j’ai très peu vécu en Irlande. J’ai pas mal voyagé, je suis allé en France, Italie, Afrique du Sud.. Un autre homme arrive, nous pose les mêmes questions, parle très bien le français. Il a beaucoup voyagé en Europe et ailleurs. Voilà des rencontres sympathiques. Vito nous demande si on trouve cela bien sur le plan musical. On ne veut pas trop critiquer. Lui le fait et nous dit qu’il faut venir vers 11 heures, le premier groupe c’est généralement mieux. Tout à coup : Ah la fille qui vend la cabeca de galo arrive. Vous connaissez. Il faut absolument goûter. C’est une soupe. JM fait la moue. Elle arrive, sur un scooter, ses bidons, les œufs de caille, la coriandre, des croûtons. Elle nous tend un verre, difficile de dire non. Finalement c’est bon et comme je dis à Paul, c’est meilleur qu’une soupe irlandaise. Il éclate de rire. Nous voulons régler. C’est déjà fait. Confus, nous remercions. Vraiment trop sympa.? Vous avez goûté une Caïpirinha ? Vous voulez une bière ? On comprend pourquoi tant de W.C mobiles sont installés… Nous avons finalement été boire un rhum arrangé : cachaça + miel. Un groupe jouait et cela durera une bonne partie de la soirée. Il nous raconte l’histoire de la ville. Nous donne son tél. et si nous avons besoin de quelque chose, il est là. Pedra de Boca ? On peut arranger cela. L’irlandais doit venir nous voir à la marina.
Nous savons déjà qu’en restant un moment dans un coin, on finit toujours par faire des rencontres.

Le samedi suivant, nous sommes là avant eux. C’est vrai le groupe paraît mieux. Pour cause, nos amis arrivent et nous disent que c’est un professeur d’université de violon( guitare) Super bon, son collègue aussi et aujourd’hui, la sono est bien meilleure. Nous passons un bon moment, les gens dansent. La deuxième partie sera bien aussi, car une amie à eux doit chanter : Cristina. Tout à coup, on entend 5-6 pétards. Les gens, affolés arrivent vers nous, Vito nous dit de quitter vite la place. Plus de trace de nos autres amis. On apprend que ce sont des balles. Un policier est blessé ou mort, l’agresseur aussi. Toutes les hypothèses sont émises. Le lendemain, nous apprendrons par le journal que c’est un règlement de compte entre deux amis qui venaient de cambrioler un magasin. Un est mort, l’autre grièvement blessé. Pas de policier mort ou blessé. Nous discutions avec Vito que la ville était calme, pas de drame… Ce week-end-là, il y aura deux règlements de compte.
Nos amis se concertent, Lito propose de finir la soirée chez Paul. Lito enregistre et filme ces sabadihnos depuis trois ans. Aussitôt dit, aussitôt fait, Paul s’installe aux cuisines : soupe de poulet. Lito part acheter des crevettes, soupe de crevettes, fromage, orange, soirée super sympa. Vito nous propose de partir le week-end de fin de mois pour Aloagrande et ses environs. Nous, dit JM, on prend. Nous rentrons à la marina avec un ami à Lito( taxi clandestin). Donnons notre email à Vito.

Pedra da Boca

Finalement, n’osant pas nous imposer, nous partons pour Tacima via Pedra da Boca avec comme unique certitude, le trajet Joao Pessoa- Tacima. On verra bien après. Zut avec cette compagnie de bus, pas d’annonce de ville, tudo bem. Cela ne convient pas vraiment à JM qui demande au receveur les horaires de retour et par la même occasion de nous dire quand nous arriverons au terminal. On attend toujours, malgré ses recherches, il n’a pas de réponse. On devine Tacima. Des motos taxis attendent les clients. On ne réfléchit pas longtemps. Casques ! Mazette. Ils roulent prudemment. JM n’a pas de casque. Tudo Bem. Ils nous arrêtent au restaurant Pedra da Boca. Pas de lit. Si nous avions des hamacs, pas de problème. Nous allons à la pousada Fula da Boca où nous avions essayé de réserver, sans réponse. Nous ne pourrons y dormir qu’une nuit, super. Ce sont de petites constructions d’une chambre avec salle de bain et un préau pour mettre un hamac et une chaise longue intelligente qui nous intéresse. Il y a de bonnes idées. C’est quand même pas mal, nous sommes au milieu du parc et avons une vue superbe sur ces blocs de granit de formes particulières. On ne peut ni déjeuner, ni dîner. Pas d’importance. Nous partons nous promener dans le parc qui a brûlé en 2O12. Cela ne se voit pas. Tout est bien vert. C’est beau et étrange ces blocs de granit. Nous passons chez le guide chercher une eau minérale fraîche. Ici on en trouve partout. Nous cheminons vers Passa e fica. Dans les prés il y a des vaches avec une bosse. Ce sont des bêtes très résistantes au climat (Girolanda) croisées d’hollandaises, d’indiennes, nous voyons aussi de jolies chèvres, avec des oreilles de cocker, des chevaux, car les Brésiliens utilisent beaucoup, les chevaux, les mulets et ânes, pour transporter un meuble, des poubelles, des gravats, ou des fruits, etc…En ville c’est assez sympa, se mêlent, attelage avec chevaux, motos, voitures, moto-taxi, chars à bras. Un vrai spectacle. La première chose que je remarque ce sont les motos-taxis, chic on pourra revenir sans trop se fatiguer. Aussitôt dit, aussitôt fait. On leur demande de nous conduire à la pousada et de venir nous chercher le lendemain après midi, pour Tacima.
O.K. Mais pour Passa e fica, il y a un bus à 16 h OO pour Jaoa Pessoa. Que demande le peuple. Tudo bem. En définitif, ce sera 16 h 3O, mais le spectacle est dans la rue. JM prend un film en pensant à notre aîné qui critique les motards qui portent des shorts. Ici, ils sont en tongues sur leur moto, pas de casques, à 3 sur la moto et j’en passe. Tout à coup, on voit un gars sur une moto qui traîne derrière lui sur 5 mètres, du fer à béton. Cela fait un bruit…ce n’est pas interdit, car il y a la police dans la ville.
Le car arrive. Nous prenons le ticket dans le bus. Ah pas de taxe. A l’aller, nous avions été tous contrôlés 5 fois. Au retour nous serons contrôlés deux fois seulement. Nous arrivons à Jaoa Pessoa, tard. Plus de train. Nous arrêtons à un feu le direto pour Cabedelo. Super sympa. Toujours le sourire, le pouce levé vers le haut, qui veut dire, tout va bien. On s’y fait à cette vie cool.

Week end avec Vito sympathique et culturel.

Vito est un ami brésilien que nous avons connu à la Sabadinho, qui nous a proposé de nous montrer l’intérieur du pays. Nous avions convenu, la veille, après le concert de nous retrouver à 6 h 3O. Il est là. Un très bon point. Nous partons pour Inga qui veut dire plein d’eau pour voir Itacoatira ( pierre gravée)
Tout au long du trajet, nous apprenons beaucoup de choses. Nous posons beaucoup de questions. C’est un homme cultivé qui connaît bien l’histoire de son pays, la flore, etc… Je lui demande quel est le meilleur café brésilien : Il sourit. Il nous raconte que le Jacu, cousin du faisan de la région de Pedra dans la province d’Espirito Santo raffole des cerises de café mûres. Fin gourmet, il ne choisit que les meilleures et préfère les cerises jaunes aux rouges. Une fois la cerise ingérée, il élimine le grain digéré qui reste parmi ses excréments, sous les caféiers. Ceux-ci sont ensuite ramassés, séchés, lavés, conservés dans leur coque pendant 3 mois. Les variétés dont se nourrit le Jacu sont le Bourbon, l’Icatu, et le Catuai. Ce café possède une acidité légèrement supérieure à celles des autres grains de café produit dans la région. Le café « Jacu Bird » est un café corsé, vif, et doux. La production étant minime, il atteint 2OO € par kilo, soit 69 € les 25O gr.
Comme c’est un brésilien, il parle avec les mains, le corps, se tourne vers moi et comme le réseau routier est truffé de gros trous. Je n’arrête pas de lui dire : attention, un trou, un dos d’âne. Les voitures au Brésil sont construites pour passer ces trous. Le hayon ( caisse des voitures) est renforcé par les constructeurs.
Nous arrivons au site d’Inga, il y a là une pierre longue de 24 mètres avec des inscriptions, des éléments reconnaissables : poulpe, animaux, fruits, formes humaines, constellations, soleil, étoiles. De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer ces inscriptions, mais jusqu’à présent, personne ne peut certifier une seule de celles-ci. On sait juste la datation de la pierre, entre 5OOO et 6OOO ans. Un jeune élève archéologue nous explique cela. Nous rencontrons le fondateur de la mise en valeur du site qui se plaint de ses pauvres moyens.
Nous quittons le site avec les explications de Victorino sur tel fruit, tel arbre, mais la végétation est tellement dense, que nous laisserons de côté ce sujet.

Nous nous dirigeons vers Alagoa Grande. Nous cherchons tout de suite une pousada, Il y a un festival, mais il est difficile de savoir ce qui va se passer. On connaît. Nous déjeunons puis nous montons à Areia, jolie petite ville dans les hauteurs, coquette, colorée avec de vieilles maisons. Nous pouvons visiter le théâtre tout petit, on dirait un théâtre de poupée. Il faut dire que la culture est importante sous toutes ses formes pour les Brésiliens que nous connaissons. ( La veille nous avons assisté à un concert de musique classique avec Paul et sa compagne. Un des derniers gratuits…Rien à voir avec nos concerts classiques. Les musiciens et le chef ne sont pas du tout guindés. Tout est bon enfant. Nous avons passé une excellente soirée.) Nous visitons le musée d’art sacré. Retour avec le soleil à Aloagrande où nous tournons et virons sans obtenir d’info sur les diverses manifestations. Ah un concert harmonique. Pas mal d’ailleurs. Il y a une fête foraine, beaucoup de bruit, allez Dodo.
Samedi, nous prenons le petit déjeuner dans une panadéria, puis attendons, attendons, le bus musical qui doit monter au village Quilombos. Vito décide d’y aller en voiture. Oh, mais, c’est une piste, effrayés, nous demandons souvent de descendre pour soulager la voiture, car nous touchons souvent. Vito ne semble pas plus que cela inquiet. Tudo bem.
Nous arrivons enfin, les Quimlombos sont une communauté d’anciens esclaves qui fuyaient les fazendas à l’époque du Brésil colonial. 1988, la constitution du Brésil garantie la possession collective des Quilombos (1OOO communautés sur les terres qu’ils occupent depuis les temps coloniaux). Nous cherchons quelqu’un et demandons à un jeune couple qui nous invite à boire de l’eau fraîche, un café, puis un jus d’orange et finalement nous invite à manger, ce que nous refusons, faut pas exagérer. Ils sont très contents de nous raconter leur vie. Nema Lio est cultivateur-éleveur, fier d’être resté à la terre. Il cultive de tout, pour sa famille, et a des vaches. Il achète, répare et revend des motos aussi. Ils ont 3 enfants, Il veut prendre des photos, ses amis ne vont pas croire que des Français sont venus chez lui.
Le paysage est grandiose. Que c’est calme, cela change d’Alagoa grande. On se sent bien. Un bus haut sur « patte » arrive. Le chauffeur nous dit que cela fait 24 ans qu’il fait la ligne, un autre a essayé mais n’a pas tenu. Il nous offre de nous ramener à notre voiture.
Nous visitons le musée de Jackson do pandero, célèbre musicien brésilien, et nous rencontrerons l’institutrice qui a enseigné 14 ans dans le village des Quimlombos
Dans la soirée visite d’une fabrique de cachaça, où nous achèterons quelques bouteilles. Le soir, nous assistons à une démonstration de Capoëira puis à des danses et chants des Quilombos.

Le dimanche, la panaderia est fermée, nous prenons le petit déjeuner ailleurs. Nous réclamons du café sans sucre, de l’eau( j’ai un sachet de thé) j’ai bien dit petit déjeuner. On nous amène du manioc, des œufs, du fromage frit, riz, sur les autres tables, il y a en plus de la viande en sauce, solide appétit au Brésil. Il est déjà 8 heures, et point de chevaux en ville et le départ de cette randonnée à cheval, sera peut être dans deux heures…
Nous partons pour la chute d’eau d’OURICURI. Vito nous dit qu’il préfère cette petite chute à l’autre car il y a moins de monde. Déjà 6-8 voitures en bas. Il commence à pleuvoir, mais cela ne dure pas. Depuis quelques années, il pleut moins et les pluies n’arrivent plus à remplir les nappes phréatiques, la chute n’y échappe pas, Vito et JM se baignent. Un peu trop de monde pour moi, un peu turbulent. Tout à coup, je vois arriver un groupe de personnes habillées de couleurs très vives, avec des fleurs, de la bière, de la nourriture. C’est une communauté religieuse UMDANDA mélange de religion de l’ouest africain, indienne et portugaise. Ils font des offrandes, chantent, boivent, fument, dansent, allant jusqu’à la transe. C’est assez surréaliste, car les gens déjà présents n’en font pas plus cas. Ils continuent leur baignade, leur barbecue.
Ce week-end, nous avons beaucoup de chances, chaque jour nous enrichit de rencontres, de spectacles inattendus .

Vito sur le chemin du retour, nous fait passer par Guarabira, où il y a un mémorial
au frei Damiâo en voie de sainteté car il a toute sa vie aidé les pauvres ( écoles, hôpitaux…) La vue est magnifique sur cette grande ville. Nous terminerons par Sape où nous nous restaurerons autour du bœuf au barbecue, manioc, haricots, riz dans un bar où les mouches nous harcèlent et les poules se promènent entre les tables devant l’éternel écran qui diffuse un match de football .
Merçi Vito pour ce week end amical et culturel.

Le samedi suivant, Vitorino nous demande ce que nous faisons ce week-end. Lundi nous sommes chez Paul, dimanche, si nous n’avions rien, nous pensions aller de Cabadelo par le ferry sur la plage que tu nous avais indiquée. Je n’ai rien, j’irais bien avec vous. J’irai jusqu’à Jacaré à pied et nous prendrons le car pour Cabedelo. Finalement, Vito arrive avec un ami, Patrick Alain et sa voiture.
Nous partons pour le ferry. Il y a une file d’attente… Ah mais c’est le week-end, et lundi férié, tout le monde part pour Lucena… On fait le tour. Encore un heureux imprévu qui nous fera visiter l’Igreja da Guia. Vito comme d’habitude nous instruit : construite par les portugais, arrêtée par les Hollandais, qui la transforment en fort militaire, on voit des meurtrières. Bizarre, on commence la visite par l’arrière…Il nous raconte que le liant pour les pierres de l’église est en huile de baleine. Nous arrivons à l’entrée et là, surprise, nous découvrons une façade baroque, très belle. La mise en scène aussi, notre guide sait ménager ses effets…
Nous continuons vers Lucena. Le temps se gâte, nous profitons pour déjeuner, puis nous digérons le long de la plage à la recherche d’un site où une chapelle, d’après un ami de Vito se trouve dans la végétation. Nous demandons à un jeune couple qui nous indique le chemin. Un peu de pif, et nous voilà devant cette chapelle qui est plutôt une église, qui est enlacée par les racines d’un Gameleira. Etrange. Vito a bien une explication. Normalement cet arbre a un gros tronc.
Nous revenons par le ferry, le passage étant pour nous gratuit, plus de 6o ans où idosos. (vieux) donc prioritaire pour la poste, les transports en commun…

Le lendemain, c’est fête nationale au Brésil. Nous sommes tous invités chez Paul. Tous les invités mettent la main à la pâte. L’un d’eux nous fait un risotto aux crevettes,très bon, un autre a apporté de la purée d’igname, du poulet, des légumes, du gâteau breton, des rochers à la noix de coco, la bière est la boisson, forcément nous sommes chez un irlandais… Lito anime la fête avec ses enregistrements. D’ailleurs Où Lito passe, l’ordre trépasse…. Son rire ponctuant son ardeur  ( le matin, il a soudé pour les réparer deux poulies du kan er mor).
La soirée se termine, Paul est heureux d’avoir eu ses amis autour de lui .

Jaoa Pessoa, nous avions visité la ville historique, mais c’était férié et il n’y avait que le centre culturel Sao Francisco qui était ouvert. Nous avions un guide qui articulait bien, ses explications étaient faciles à comprendre. Nous avons bien aimé l’art indien, les azuléjos, l’église avec ses beaux plafonds. Il savait attirer notre attention sur tel ou tel détail. Nous avons cheminé sur la route pédestre ( pour nous, sans voiture) ici cela veut dire que l’on peut voir les sites intéressants à pied… Nous refaisons cette visite accompagnés par Victorino, cela change tout. Il connaît bien la ville, son histoire. Il nous amène sur une petite place, où il y a un hôtel en rénovation, l’hôtel Globo, d’où nous avons une vue magnifique, Il nous parle du premier port où les Caravelles arrivaient, envasé depuis. Nous allons voir l’ancienne poudrière. Belle construction, rénovée qui a failli être détruite, puis nous descendons vers une construction moderne, musée de vieilles photographies du célèbre Acervo Walfredo Rodriguez, Très intéressantes elles montrent le vieux Jaoa Pessoa. Nous étions souvent passés dans cette rue , sans savoir qu’il y avait un musée de la photographie. Forcément, la façade est vierge de toute inscription. Pas d’office de tourisme digne de ce nom. Comment savoir ce qu’il y a à visiter ? Ensuite il nous racontera l’histoire de la ville, puis nous montrera les quatre piliers de la religion catholique , les églises sont placées aux 4 extrémités de rues qui sur un plan aérien forme une croix : Sao francisco : les franciscains- Igreja Do Carmo : carmélites – Igreja Sao Vento : bénédictins – et les jésuites dont l’église n’existe plus. Notez l’emplacement du clocher, tantôt à droite, tantôt à gauche. A Brasil, la religion catholique est en baisse. De nombreuses religions se créent. Vito nous dit que les églises ne paient pas d’impôt alors des personnes en profitent pour s’enrichir, profitant de pauvres gens pour les endoctriner.

On ne peut parler de Jaoa Pessoa, sans parler de ses plages, où nous avons marché un dimanche lors de la saison des pluies et un autre dimanche avec Vito et philippe et mangé dans un petit
Vitorino nous a apporté une aide précieuse pour cet article . Il connaît bien son pays, nous a amenés là où il y avait quelque chose d’intéressant, ayant toujours une réponse à nos questions. Nous espérons un jour lui rendre la pareille.

C’est le premier pays, depuis notre départ où nous laisserons un peu de notre cœur. La chaleur de l’accueil est énorme. Lorsque nous passons le soir dans la grand-rue de Jacaré, les enfants nous tapent parfois la main en signe d’amitié. Dans le train, le bus. Tout le monde nous dit bom dia , boa tarde, boa noite. Nous espérons revenir un jour retrouver nos amis.

Peindre la rue

La rue comme un lieu d’art…

Les balades dans les rues sont des moments agréables où l’on découvre le vrai visage de notre société. Mais pour cela, il faut savoir lutter contre l’indifférence du flux urbain en prenant le temps par exemple de regarder le spectacle permanent des promeneurs qui déambulent le long des commerces. Il suffit de braquer les yeux sur la rue un peu comme le réaliserait le cinéma en employant un grand travelling pour accompagner avec délice la scène de la rue et de ses habitants.

Scène de rue et effet miroir

Scène de rue et effet miroir – huile sur toile – 73×50 cm

Je vous invite à vous immerger dans ces ambiances de vitrines lumineuses qui souvent s’avèrent pleines de surprises plastiques. Parfois surgissant du réel apparaît un vrai spectacle esthétique nous offrant une nouvelle perspective du quotidien. Dans ce tableau, ci-dessus, un jeu de miroir façonne la réalité dans une écriture artistique inattendue.

La rue et la jeune femme aux collants noirs

La rue et la jeune femme aux collants noirs – huile sur toile de lin – 73×50 cm

Ce tableau reflète la relation étroite que nous avons avec nos téléphones portables. La femme aux collants noirs retourne certainement vers des activités quotidiennes en tapant sur son Smartphone sans un regard à l’égard de ce qui l’entoure.
Ces deux tableaux constituent des représentations liées à notre environnement urbain dans lequel nous vivons. Cette peinture est avant tout un moyen d’illustrer un monde où notre réalité se révèle notamment par une soumission à une quotidienneté et à une vie matérielle.

La violoniste

Tableau : La violoniste – Huile au couteau sur toile de lin – 73x6O cm

Parfois au détour d’une rue, une musicienne vous transporte dans un autre monde. Votre trottoir se transforme alors en une salle de concert à ciel ouvert. Vous accédez à un autre univers composé de notes harmonieuses à l’opposé de l’univers urbain constitué d’un son saturé par la pollution automobile.

Détails des trois tableaux