De la Galice au Portugal
Au sortir d’Arès, en passant devant La Corogne : la tour d’Hercule. Nous en Bretagne, avons mieux : à Camaret, la statue d’Hercule, sur la place bien sûr !
Après la nuit et la journée dans la brume pour passer le cap Finisterre en compagnie des cargos et des bateaux de pêche, nous apercevons en fin d’après-midi les îles Cies ou plutôt le haut des îles Cies avant d’arriver à Bayona à côté de Vigo.
Bayona
Paré à virer !
Quelques balades à Bayona puis nous reprenons la mer, direction le Portugal. Au départ, tout va bien, mais en fin d’après-midi le vent force passant à 25, 30 noeuds avec une forte houle de côté, au près, ce que le Kan er Mor n’aime pas trop, c’est le premier ris de la traversée et ayant réduit le génois, nous testons la trinquette.
Après la journée puis la nuit au large du Portugal avec du vent 5 à 6 au soir, barattés toute la nuit dans une houle croisée, sans pouvoir dormir, le matin nous décidons de tirer un bord à terre qui nous mène sur Leixoès, juste avant Porto où nous décidons de faire une halte. En fin de matinée, à l’approche de la côte, le vent mollit, et le bord de près nous mène à environ 4 milles de l’entrée du port.
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Paré à virer (le bosco s’apprête à tourner la barre et le captain à larguer l’écoute de génois et à le faire passer devant le bas étai).
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On vire (la barre tourne bien, mais le bateau reste sur son cap !).
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Alors on ne sait plus faire un virement lance le capitaine à son bosco, en prenant la barre, mais ça ne se passe pas mieux. Je me dis alors qu’il y a un problème avec la barre et vais voir à l’arrière.
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C’est là que je vois émerger sous la plate forme arrière une canne de bambou avec son drapeau qui sert de marque aux appareils de pêche des pêcheurs (palangres, filets ou casiers). Pas de panique, je saute sur la plate forme et tire sur la canne de bambou, mais tout est bordé à mort et à part prendre un bain avec la houle qui monte sur l’arrière, car le bateau est tenu au fond par la corde de la bouée et prend l’allure de vent arrière, je me rends compte qu’il n’y a aucun résultat.
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Le Bibendum !
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On affale toutes les voiles. Peut être faut-il essayer d’attraper la corde avec une gaffe ? Par sécurité, et d’un commun accord Christine me donne une brassière. Me voilà de nouveau sur la plage arrière. Je croche le bout et tire .. crac ! la gaffe en 2 morceaux. Quelques secondes plus tard, trempé par la houle de l’arrière, me voilà transformé en Bibendum, car on n’y a pas pensé, mais les brassières modernes se gonflent automatiquement quand elles sont immergées !
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Je remonte donc sur le bateau qui est toujours tenu par l’arrière avec une grosse houle.
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Que faire ? Aller voir en dessous où et comment ça croche ! J’enfile le plus rapidement possible combinaison, masque et tuba et je m’immerge. Après quelques chocs contre la coque à cause du ressac, j’ai enfin compris la situation : le bout plombé de la perche passe d’un côté du safran et le bout relié au fond de l’autre côté passe sur une attache inox devant le safran. Comment cela a-t-il pu se réaliser ? Aucune idée !
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Enfin libre !
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Toujours dans l’eau et bien secoué, je passe la perche du bon côté et demande au bosco de service un bout que j’amarre à la perche pour le tirer vers l’avant du bateau. Pendant ce temps, je guide le bout de la perche dans l’eau du même côté que le cordage.
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Soulagement ! Tout s’en va vers l’arrière libérant le bateau, emportant notre corde avec. Les pêcheurs portugais seront sans doute bien surpris de trouver sur leur perche un bout plombé à une extrémité, mais on n’a pas laissé de message, ni eu le courage d’aller le récupérer, après une nuit sans sommeil puis un bain du matin, nous aspirions à trouver la quiétude du port.
- Nous sommes depuis une semaine dans la marina avec un vent de S, SE entre 20 à 45 noeuds avec des grains fréquents et profitons de cette escale pour effectuer certains travaux : montage du contrôleur de batterie, installation de l’AIS (positionnement des bateaux sur le lecteur de carte)…
Vidéo « Coup de vent au port de Leixões »
Mais aujourd’hui samedi 20 sept, le temps s’améliore et nous pensons partir demain pour Madère, distante de 600 milles.
Des nouvelles en arrivant à Porto Santos.
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Certains semblent très occupés ou bien fainéants 🙂 !