Archives mensuelles : septembre 2014

De la Galice au Portugal

De la Galice au Portugal

torre de hercules

Torre de hercules

Au sortir d’Arès, en passant devant La Corogne : la tour d’Hercule. Nous en Bretagne, avons mieux : à Camaret, la statue d’Hercule, sur la place bien sûr !

Calme plat devant la corogne

Calme plat en passant devant la Corogne.

 

Après la nuit et la journée dans la brume pour passer le cap Finisterre en compagnie des cargos et des bateaux de pêche, nous apercevons en fin d’après-midi les îles Cies ou plutôt le haut des îles Cies avant d’arriver à Bayona à côté de Vigo.

Bayona

La marina de Bayona

La marina de Bayona

 

Les îles Cies

Les îles Cies sans brume

Paré à virer !

Quelques balades à Bayona puis nous reprenons la mer, direction le Portugal. Au départ, tout va bien, mais en fin d’après-midi le vent force passant à 25, 30 noeuds avec une forte houle de côté, au près, ce que le Kan er Mor n’aime pas trop, c’est le premier ris de la traversée et ayant réduit le génois, nous testons la trinquette.

Après la journée puis la nuit au large du Portugal avec du vent 5 à 6 au soir, barattés toute la nuit dans une houle croisée, sans pouvoir dormir, le matin nous décidons de tirer un bord à terre qui nous mène sur Leixoès, juste avant Porto où nous décidons de faire une halte. En fin de matinée, à l’approche de la côte, le vent mollit, et le bord de près nous mène à environ 4 milles de l’entrée du port.

  • Paré à virer (le bosco s’apprête à tourner la barre et le captain à larguer l’écoute de génois et à le faire passer devant le bas étai).

  • On vire (la barre tourne bien, mais le bateau reste sur son cap !).

  • Alors on ne sait plus faire un virement lance le capitaine à son bosco, en prenant la barre, mais ça ne se passe pas mieux. Je me dis alors qu’il y a un problème avec la barre et vais voir à l’arrière.

  • C’est là que je vois émerger sous la plate forme arrière une canne de bambou avec son drapeau qui sert de marque aux appareils de pêche des pêcheurs (palangres, filets ou casiers). Pas de panique, je saute sur la plate forme et tire sur la canne de bambou, mais tout est bordé à mort et à part prendre un bain avec la houle qui monte sur l’arrière, car le bateau est tenu au fond par la corde de la bouée et prend l’allure de vent arrière, je me rends compte qu’il n’y a aucun résultat.

  • Le Bibendum !

  • On affale toutes les voiles. Peut être faut-il essayer d’attraper la corde avec une gaffe ? Par sécurité, et d’un commun accord Christine me donne une brassière. Me voilà de nouveau sur la plage arrière. Je croche le bout et tire .. crac ! la gaffe en 2 morceaux. Quelques secondes plus tard, trempé par la houle de l’arrière, me voilà transformé en Bibendum, car on n’y a pas pensé, mais les brassières modernes se gonflent automatiquement quand elles sont immergées !

  • Je remonte donc sur le bateau qui est toujours tenu par l’arrière avec une grosse houle.

  • Que faire ? Aller voir en dessous où et comment ça croche ! J’enfile le plus rapidement possible combinaison, masque et tuba et je m’immerge. Après quelques chocs contre la coque à cause du ressac, j’ai enfin compris la situation : le bout plombé de la perche passe d’un côté du safran et le bout relié au fond de l’autre côté passe sur une attache inox devant le safran. Comment cela a-t-il pu se réaliser ? Aucune idée !

  • Enfin libre !

  • Toujours dans l’eau et bien secoué, je passe la perche du bon côté et demande au bosco de service un bout que j’amarre à la perche pour le tirer vers l’avant du bateau. Pendant ce temps, je guide le bout de la perche dans l’eau du même côté que le cordage.

  • Soulagement ! Tout s’en va vers l’arrière libérant le bateau, emportant notre corde avec. Les pêcheurs portugais seront sans doute bien surpris de trouver sur leur perche un bout plombé à une extrémité, mais on n’a pas laissé de message, ni eu le courage d’aller le récupérer, après une nuit sans sommeil puis un bain du matin, nous aspirions à trouver la quiétude du port.

  • Portugal : plage de leixoés

    La plage de Leixoès où il était interdit de se baigner pendant notre séjour, drapeau rouge, à cause de la houle.

    Portugal : Leixoes, le port au fond

    Leixoes, le port au fond

  • Nous sommes depuis une semaine dans la marina avec un vent de S, SE entre 20 à 45 noeuds avec des grains fréquents et profitons de cette escale pour effectuer certains travaux : montage du contrôleur de batterie, installation de l’AIS (positionnement des bateaux sur le lecteur de carte)…

Vidéo « Coup de vent au port de Leixões »

Mais aujourd’hui samedi 20 sept, le temps s’améliore et nous pensons partir demain pour Madère, distante de 600 milles.

Des nouvelles en arrivant à Porto Santos.
N’hésitez pas vous aussi à donner de vos nouvelles et à commenter.
Certains semblent très occupés ou bien fainéants 🙂 !

Traversée et premiers ports en Galice

Au revoir Belle-ile

Quelques virements de bords pour passer les Béniguets à l’ouest de Houat puis au bon plein nous prenons la direction de l’Espagne. A la fin de la nuit nous voyons s’éteindre les derniers phares de la côte, ne laissant dans le ciel que quelques traces de lumières laiteuses.

Nous reprenons vite nos vieilles habitudes de quart de nuit : changement toutes les trois heures et réveil de l’équipier en cas de besoin, quelques cargos croisés pendant les nuits. La première journée, le vent est soutenu mais s’estompe peu à peu au fil de notre avancée pour n’être plus qu’un zéphir évanescent à 100 milles de notre but. On essaye le spi, mais le vent tourne. On tangonne le génois pour la nuit mais le faible vent joue avec nos nerfs emportant comme toujours avec lui dans le petit temps nos jurons et notre impatience à avancer.

A une soixantaine de milles du cap Ortegal, encalminés et secoués comme des pruniers, nous décidons en fin de nuit d’utiliser la risée Yanmar pour mouiller en début d’après-midi dans le petit port de Carino sous le cap Ortegal.

fin de la traversée et arrivée à Carino

Arrivée à Carino

On arrive, le cabo Ortegal droit devant, le pilote automatique barre pendant que le bosco se pomponne.

mouillage carino1

mouillage carino2

Le port de Carino avec le bateau au mouillage

En route vers Arès

Après une rapide navigation dans un bon vent portant nous passons le cap Ortegal et le cap Prior.  Nous retrouvons notre port d’attache Galicien Ares qui nous rappelle beaucoup de souvenirs.

ortegal1

cap Ortegal

ortegal2

cap Ortegal

vidéo :

Ares

Arès est pour nous un port chargé de souvenirs, c’est ici que notre fiston fit ses premiers pas sur la place et c’est surtout ici que nous avions notre « mamie espagnole », consuelo que tout le monde ici appelait Tchélo. Elle était veuve à l’époque et ne parlait pas un mot de français et notre espagnol était aussi bien pauvre.
Des photos de l’alfombras (fête dieu locale où l’on décore les rues) ornaient sa fenêtre et nous lui avions demandé quand celle-ci avait lieu, elle nous a alors fait entrer chez elle pour causer autour d’un aguardiente et le courant a passé.
Nous sommes revenus plusieurs étés ici, nos deux enfants dormaient chez elle après avoir passé la journée à courir sur la plage, regarder la télé, un peu les rois de la maison.
Il était obligatoire pour nous de dîner tous les soirs chez elle sous peine d’admonestations plus ou moins appuyées. On lui donnait des petits coups de main dans les champs, on a même ramassé des patates déracinées par un vieil araire tiré par une vache, c’est vous dire. Mais l’été 1996 Consuelo est décédée et c’est maintenant au cimetière que nous lui rendons visite.

Galerie de photos : cliquer sur la première photo puis faire défiler avec les flèches