Le temps se gâte, manoeuvrer sous le vent !
Le beau temps vient de nous abandonner ! L’horizon change de couleur.
Le vent fraîchit par le suroît. Un gros grain nous rattrape. Aucun espoir d’y échapper. La mer commence à être épouvantable.
Le voilier lofe irrésistiblement. Les voiles d’avant faseyent exagérément. La navigation devient difficile et inconfortable. La barre est dure et ne répond plus correctement.
La mer est déjà bien formée avec de gros moutons blancs qui déferlent dans une eau turquoise sous d’imposants cumulonimbus orageux. Fasciné par le spectacle, je ne réagis pas aussitôt…
Je finis par hurler « – Tout le monde sur le pont ! »
Le bateau gite par la poussée du vent. Son étrave plonge dans des murs d’eau et tape dans les déferlantes agressives. Le vent siffle dans les haubans.
Le voilier a trop de toile déployée. Il faut absolument rouler le génois à l’avant pour soulager la pression dans les voiles.
Je décide d’abattre pour manoeuvrer l’enrouleur. Le voilier s’établit dans un équilibre plus confortable. L’eau arrive maintenant par le travers en grondant. Elle s’écrase sur le pavois du bateau, inonde tout pour s’écouler par tous les « vides-vites ». Nous commençons alors à jouer à saute-mouton !
Il ne faut plus hésiter, il faut réduire, réduire, réduire…
Deux équipiers bordent l’écoute au winch, côté sous le vent. Les lames bouillonnantes s’écrasent contre la coque. Il faut maintenant border la voile avant et faire vite…
La dimension du tableau est de 80 par 80 cm, ci-dessous une vue générale en situation :
L’une de mes dernières navigations à bord du voilier Lady Quattro m’a inspiré ce récit et vraisemblablement cette peinture…