Portraits et ressemblances
Au sens commun, le principal intérêt de peindre des portraits serait à l’évidence la similitude des traits physiques avec le modèle. Il est alors important dans ce genre de peinture de se montrer soucieux, non seulement d’une ressemblance physique, mais aussi d’une certaine vérité psychologique des personnes peintes.
Un portrait représenté minutieusement dans les détails n’est pas toujours plus ressemblant que celui réalisé avec une exécution plus élémentaire. Cela tient d’une part à l’interprétation de l’artiste et d’autre part aux choix délibérés pour simplifier l’exécution. On parle alors d’effets de ressemblance.
Néanmoins les portraits sont-ils, dans tous les cas, nécessairement fidèles et conformes à la réalité ?
Oui, a priori pour la plupart des personnes ; ils sont alors réalistes morphologiquement au modèle.
Une autre conception s’oppose à l’exigence de les représenter tels qu’ils sont. Cette orientation artistique incarnera l’individu au moyen d’une exécution plus stylisée, idéaliste ou symbolique voire une vérité allégorique comme dans l’autoportrait du Christ jaune de Gauguin…
La notion de figuration va même s’estomper avec l’arrivée du Cubisme. Selon Georges Braque ou Pablo Picasso, la ressemblance d’un individu disparaît au profit de l’expression des sentiments de l’artiste. Il s’agit alors de transcrire par des lignes et des couleurs ce que ressent l’artiste.
Quatre portraits peints récemment
Bien sûr, je suis incapable d’une telle imagination dans le but de dévoiler les différentes facettes d’un modèle susceptibles d’incarner sa personnalité.
Dans les quatre tableaux ci-dessous, les visages alternent avec des poses classiques.
Le premier montre un modèle spontané avec une subtile ironie dans l’expression (portrait de Marc).
Le suivant (Laurence) a la particularité de présenter la personne lisant avec une position de la main ramenant le regard du spectateur vers le centre du tableau. Ici, la raison d’être est de renforcer l’expression du visage.
La troisième peinture (Emi) se propose par des touches impressionnistes, d’incarner la beauté de l’enfant prenant la pose.
Le dernier (Monique) évoque l’importance de la mer. Le regard impénétrable du modèle offre un point de rencontre avec l’observateur.
Concernant la technique, les tableaux ont été exécutés à la brosse et au couteau avec une palette assez réduite. D’ailleurs, dans la toile intitulée « Laurence », je n’ai eu recours qu’à cinq couleurs. Ils ont été peints en une à deux séances dans le frais, alla prima.
Diaporama montrant l’ensemble des peintures. Veuillez cliquer sur une miniature pour parcourir les photos. Vous avez la possibilité de les agrandir en cliquant sur un bouton en haut à droite de l’image.
Références bibliographiques :