Une pratique du portrait

Il est toujours difficile de parler de sa démarche. Néanmoins, je vais essayer en quelques lignes de m’exprimer sur mon processus de création.

Dans le portait ci-dessous, j’ai commencé par une esquisse au crayon pour situer le dessin du visage. Ensuite à l’aide d’un feutre effaçable j’ai reporté sur la toile les traits principaux pour délimiter les aplats des couleurs. Le visage est peint avec un fond relativement uniforme assez clair de couleur chair en ajoutant différentes nuances selon les effets de lumière sur le visage. C’est par les ombres que commencent à se dessiner naturellement les traits du visage. Les tons clairs et foncés étant posés, j’augmente le contraste en ajoutant des ombres à partir de violet ou gris bleuté.
D’autres peintres font l’inverse et commencent par traiter les couleurs sombres avec une base de terre de Sienne brulée puis appliquent du blanc, du jaune, des tons clairs pour apporter la lumière. Comme vous le voyez, il n’y a pas vraiment une règle absolue pour travailler le portrait. Chacun développera son sens artistique en s’appropriant une technique picturale par l’interprétation de tableaux de grands maîtres et par ses propres recherches.

Ce portrait a été terminé en décembre 2011 – toile de 46×38 cm

Les dernières épaves

Nous assistons aujourd’hui à la fin des dernières épaves échouées le long des côtes bretonnes et des derniers cimetières de bateaux. Aujourd’hui, la plupart des navires en fin de vie sont détruits par les mâchoires d’énormes pelleteuses. Dans quelques années, vous ne verrez plus des coques engluées dans la vase recouverte goémon.

Une coque allongée sur son flanc

Dans ce tableau, j’ai voulu montrer l’aspect pétrifié d’une coque d’un chalutier allongé sur son flanc exposé à l’érosion de la mer. Tel le squelette d’un animal, le vaisseau fantôme dresse fièrement sa coque chaloupée avec ses couches de peinture écaillée.

Extrait du tableau

Le tableau a été peint au couteau d’après une épave à Berder, dans le Morbihan. Bien sûr, je n’ai pas voulu reproduire le paysage autour de la carcasse pour mieux révéler l’abandon de la coque qui s’efface avec le souvenir des marins.

Huile 41×33 cm, janvier 2012

La Maison Rose à Port Anna Séné, huile 73×60 cm réalisé en 2012.

Si vous avez pratiqué de la voile dans le golfe du Morbihan, vous connaissez certainement cette maison qui se situe près du goulet de Conleau à l’entrée du Port de Vannes. Elle est considérée comme un amer remarquable par les navigateurs. Sa couleur spécifique permet aux navigateurs de se repérer à l’approche du port de Séné (Port Anna).

A l´extrémité de la presqu’île de Séné, au sud de Port Anna, La Maison Rose est plantée à l’aplomb d’un quai entouré d’un parc très boisé. La lumière du soir dans cette partie du Golfe Morbihan établit des contrastes saisissants entre les rochers et les reflets bleu et rose des mouvements d’eau.

Pour mieux la situer, il existe un article dans le portail des patrimoines de Bretagne

Au coucher du soleil avec un ciel qui se dégrade et une eau agitée par les courants, j’ai essayé de lui donner un aspect un peu fantomatique …

Avec ses volets fermés, la maison rose est une maison oubliée

Un extrait de la Maison Rose avec un agrandissement pour montrer le jeu de couleurs autour de la bâtisse.

Dans cet extrait, on aperçoit le travail au couteau pour montrer les reflets de la lumière sous l’effet du vent et des courants violents du Golfe du Morbihan.